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Filmosaure | October 6, 2014

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The Tribe (2014)

Florent Bodenez

Review Overview

Note
4

Fadasse

Sortie (France) : 1 octobre 2014

Récompensé par le grand prix de la semaine de la critique et le prix révélation France 4 au dernier Festival de Cannes, le premier film de Myroslav Slaboshpytskiy est un énorme pari qui laisse un sentiment assez paradoxal, entre expérience profonde et mise à distance du spectateur.

« Ce film est entièrement interprété en langue des signes. Il ne comporte ni traduction, ni commentaires ». Avant même le premier plan du film, on est prévenu. Et autant le dire tout de suite, The Tribe est très difficile d’accès. Tourné dans une école de sourds à Kiev, il raconte l’intégration d’un jeune homme au sein d’un internat spécialisé pour les sourds, dominé par une bande d’adolescents qui s’adonne au racket et à la prostitution pour subvenir à leurs besoins et dominer les plus faibles de l’internat. Un film sur lequel il est difficile de se forger un avis tranché, tant il y a différentes manières de l’appréhender.

The tribe Myroslav Slaboshpytskiy

Sa principale force repose sur les acteurs, dont la performance est à la fois incroyable et déroutante. Mais le problème avec une œuvre comme celle-ci, c’est que celle du spectateur l’est tout autant. Il s’agit au départ d’intégrer le système de narration du film. Car l’absence de paroles nous oblige à « interpréter » l’histoire, de par les actes ou les expressions des personnages. De façon générale, The Tribe fonctionne plutôt bien sur ce point-là. Et même si on sent bien que des choses nous échappent, la compréhension de l’histoire et de ses aboutissants est là, bien que certaines longues scènes de dialogues gâchent cette impression et rendent le film parfois excluant pour le spectateur.

On peut donc considérer The Tribe comme une expérience cinématographique à part entière, ou bien oublier qu’il est entièrement en langue des signes et s’y intéresser pour ce qu’il traite sur le fond, à savoir la dénonciation de la violence dans les internats. Si c’est le message principal du réalisateur, il est passé, très clairement. Très crûment aussi. Le film est une suite de longs plans-séquences, très travaillés, qui subliment le jeu des acteurs, mais qui tendent souvent vers l’ultra-violence, voire vers l’insoutenable. Difficile de rester de marbre devant certaines scènes d’avortement ou de lynchage.

Myroslav Slaboshpytskiy The Tribe

Mais voilà, le problème de The Tribe est qu’on a l’impression qu’il faut se placer sur l’un des deux bords, le fond ou la forme, mais qu’ils ont du mal à fonctionner ensemble en tant qu’objet unique. Ce paradoxe rend le film très distant et peu passionnant, et finalement la violence qu’il contient devient la seule chose que l’on retient réellement. On en vient à regretter l’absence de sous-titres, et il ne semble pas qu’ils aient été rajoutés pour sa sortie en salle en France. Saluons tout de même la prise de risque folle du réalisateur, qui doit d’ailleurs être la raison principale de ses récompenses cannoises.

Synopsis

Sergey, sourd et muet, entre dans un internat spécialisé et doit subir les rites de la bande qui fait régner son ordre, trafics et prostitution, dans l’école. Il parvient à en gravir les échelons mais tombe amoureux de la jeune Anna, membre de cette tribu, qui vend son corps pour survivre et quitter l’Ukraine. Sergey devra briser les lois de cette hiérarchie sans pitié.

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