Réparer les Vivants (2016)

Review Overview
Note
5Après un coup d’éclat en 2013 avec le lumineux Suzanne, Katell Quillévéré revient avec Réparer les Vivants, mélodrame choral autour du don d’organes.
Adaptation du roman de Maylis de Kerangal, Réparer les Vivants met en scène les dommages collatéraux causés par l’accident de Simon et son décès. Il est question ici d’héritage et d’empreinte, physique ou invisible, et de ceux qu’on laisse derrière soi. Katell Quillévéré conte dans sa première partie le parcours bref mais intense de Simon, sa vie, sa mort et sa renaissance, par le don de ses organes. Bien qu’il soit empreint d’une certaine poésie mélancolique, on a peine à s’attacher à cet adolescent ordinaire, tant sa présence physique à l’écran est courte. Si le film gravite entièrement autour de lui, le flottement de son esprit ne suffit pas à nous émouvoir beaucoup. Alors que la réalisatrice confirme ici son talent de metteur en scène, il manque cet attachement plus intime au personnage de Simon, bien trop lisse, et on manque cruellement d’empathie.
Dans la deuxième partie de notre histoire, nous faisons la connaissance de Claire, en attente d’une greffe de cœur. Anne Dorval est éblouissante, et sans trop en faire ni en dire, parvient à nous émouvoir, au point d’en faire la réelle héroïne de l’histoire. Les personnages sont d’ailleurs tous à l’image de Claire : simples et sans grand éclat ni attitude romanesque, et apportent toute sa véracité à l’histoire.
Malheureusement, ce qui s’annonçait comme une belle histoire mélodramatique et tout en retenue, plonge tête baissée dans le documentaire de fin de soirée, sur le parcours d’une transplantation. Le film semble avoir été construit en deux parties bien distinctes, dont une deuxième phase qui perd toute l’humanité et l’émotion qu’elle avait tenté de construire, dommage…
Malgré une introduction prometteuse, Réparer les Vivants n’évite pas le travers du film trop documentaire et désincarné.
Synopsis
Tout commence au petit jour dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie…
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