Juste la fin du monde (2016)
Review Overview
Note
5Il le dit lui-même, il y aura un avant et un après Mommy. Xavier Dolan est devenu une star, et le casting de Juste la fin du monde le prouve. Est-ce que ce film signifie un changement de cap ? Est-ce que le jeune réalisateur préfère rester sur ses acquis ? Que nous dévoile son dernier film ?
Louis est un écrivain, qui a coupé les ponts avec sa famille, et revient la voir 12 ans plus tard pour lui annoncer qu’il va mourir. Gaspard Ulliel incarne le rôle central, mais pas celui qui est sur le devant de la scène, car c’est lui l’observateur du petit théâtre qui se déroule sous ses yeux. L’acteur s’en sort plutôt bien et reste en retrait en intériorisant, par un regard, un sourire, ce trop-plein de sentiments. Sa famille, elle, crie, et ne s’efface pas, notamment son frère et sa sœur, Antoine (Vincent Cassel, excellent comme toujours) et Suzanne (Léa Seydoux) savent se faire remarquer et attirer l’attention à grand coups de gueules. Ils sont tous blessés. Autour des forts caractères, il y a Catherine (Marion Cotillard), la femme d’Antoine, l’élément extérieur qui s’efforce de rester en retrait, tout en comprenant mieux que personne ce qui est en train de se passer. Nathalie Baye, s’offre le très beau rôle de la mère, pièce maîtresse des films de notre québécois préféré.
Juste la fin du monde est bien un film de Xavier Dolan, les effets visuels, les trouvailles, les montées en puissances sont bien là. Le huis clos participe à une ambiance beaucoup plus sombre et austère que son précédent film. L’émotion, quant à elle, est la grande absente du film. Malgré tous les efforts et la performance des acteurs, on n’arrive pas à compatir, à souffrir avec Louis et vivre les scènes comme on devrait. Il existe des moments de grâce, bizarrement associés à des chansons assez pourries, grand tour de magie que Dolan réitère. Après Céline Dion, c’est O-Zone qui revient soudainement “cool”.
Tom à la Ferme souffrait des mêmes défauts, une mise en scène qui ne collait pas à l’émotion et aux sensations psychologiques. Xavier Dolan aurait-il du mal à s’approprier une œuvre qui n’est pas la sienne ? Doit-il être pleinement le créateur pour donner pleine mesure à son art ? Y aurait-il des éléments dans le huis clos qu’il n’arriverait pas à adapter et à mener là où il le souhaite ? Autant de questions que je laisse ouvertes avant ses prochains films qui, j’espère reviendront à la hauteur de Mommy ou Laurence Anyways.
Heureusement, on passe à côté de la catastrophe en se rappelant le jeu d’acteur et de regards que chacun offre et la classe incroyable de Vincent Cassel, qui porte à lui tout seul la plupart des scènes où il se trouve, et notamment, juste avant… la fin.
Synopsis
Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans sa famille pour leur annoncer sa mort.
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