Retour chez ma Mère (2016)
Review Overview
Note
6Comédie douce-amère, Retour chez ma Mère est un habile portrait de famille, drôle parfois, mais finalement moins que ce à quoi on pouvait s’attendre.
Au chômage à 40 ans et sans aucune ressource, Stéphanie se voit contrainte de retourner vivre chez sa mère. A travers elle, c’est un vrai phénomène de société qui est dépeint, celui de la génération « boomerang », celle de ces jeunes (ou moins jeunes) adultes, de retour chez papa et maman, faute de pouvoir subvenir à leurs besoins. Retour chez ma Mère raconte cette cohabitation compliquée pour Stéphanie et sa mère et toutes les conséquences qui en découlent pour l’une et l’autre et plus globalement pour la famille. Le film dresse en effet une galerie de portraits très marqués et assez justes, où chacun pourra se retrouver ou reconnaître quelqu’un.
Côté casting, pas de vraie surprise, chacun étant cantonné à un registre qu’il connait, Mathilde Seigner en tête, avec un nouveau rôle de peste, où l’on a bien trop l’habitude de la voir. Alexandra Lamy est toujours très juste dans le rôle de la girl next door (un peu MILF sur les bords), la quarantaine élégante, simple et sans artifice. On en vient d’ailleurs à se demander si le film n’aurait pas eu bien plus d’intérêt en inversant les rôles de Lamy et Seigner, chacune abordant alors un nouvel aspect de leur jeu… Josiane Balasko est parfaite dans le rôle de la matriarche aux accents de mama italienne, elle est la mère ou grand-mère que l’on aimerait avoir (ou que l’on a déjà). Tantôt protectrice, tantôt donneuse de leçon, à la fois mère, femme et veuve, elle explore toutes les facettes de son personnage, tout en étant toujours crédible. Son duo avec Alexandra Lamy fonctionne assez bien, même si celui-ci n’évolue pas vraiment et manque cruellement de chaleur humaine. Dommage que la relation mère-fille ne soit d’ailleurs pas plus exploitée, à l’instar de la relation amoureuse qui prend finalement un peu trop de place, alors qu’elle n’est qu’accessoire.
De plus, on constate malgré tout un évident manque de fulgurance et d’audace, et un film qui se cherche, voir se perd un peu, sans jamais aller au bout de ce qu’il propose. Le réalisateur tente en effet le pari d’aborder des sujets de sociétés tabous (chômage, échelle sociale, argent, sexualité des seniors…) mais on aurait apprécié que la tentative soit plus osée et subversive.
Malgré ces quelques défauts, le film fonctionne (on ne s’ennuie pas ou peu) et l’histoire étalée sur une fenêtre de quelques jours, confère au film un caractère particulier et original. Visuellement, Eric Lavaine a également habillé son film des belles couleurs chaudes du Sud où il a été tourné, et il s’en dégage, une belle atmosphère chaleureuse et accueillante.
Retour chez ma Mère est une comédie familiale réaliste et très humaine, peut-être un peu trop convenue et sage pour rester durablement dans les mémoires.
Synopsis :
Aimeriez-vous retourner vivre chez vos parents ? À 40 ans, Stéphanie est contrainte de retourner vivre chez sa mère. Elle est accueillie les bras ouverts : à elle les joies de l’appartement surchauffé, de Francis Cabrel en boucle, des parties de Scrabble endiablées et des précieux conseils maternels sur la façon de se tenir à table et de mener sa vie… Chacune va devoir faire preuve d’une infinie patience pour supporter cette nouvelle vie à deux. Et lorsque le reste de la fratrie débarque pour un dîner, règlements de compte et secrets de famille vont se déchaîner de la façon la plus jubilatoire. Mais il est des explosions salutaires. Bienvenue dans un univers à haut risque : la famille !
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Ce n’est pas la meilleure comédie que j’ai vue ces derniers mois certes, mais on passe quand même un bon moment, ce qui est essentiel. Josiane Balasko, Alexandra Lamy et Mathilde Seigner nous embarquent dans leur petit monde.
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