Knock Knock (2015)
Review Overview
Note
6Après avoir fait ses gammes dans le cinéma d’horreur (Hostel et Cabin Fever, suivis bientôt par Green Inferno) Eli Roth le réalisateur, s’attelle à ce qu’on pourrait qualifier de thriller (du moins de prime abord) avec Knock Knock.
Tête d’affiche de ce home invasion féminin, Keanu Reeves rencontre ici un rôle à contre-emploi, lui si habitué aux rôles de mâle dominant et combatif. Le pitch avait de quoi faire saliver, non seulement grâce à la présence de Reeves (qui en fait saliver plus d’une, ne nous voilons pas la face), mais aussi avec ce phénomène nouveau de rôles inversés, où c’est cette fois-ci la gente féminine qui est à craindre. Le bourreau devient victime et l’on avait hâte de voir à quelles perversions allaient s’adonner nos deux héroïnes, sous leurs airs angéliques.
Si le film commence plutôt lentement, la tension est plutôt bien élaborée et la montée en puissance assez efficace. L’exercice du home invasion est assez compliqué, et beaucoup s’y sont cassés les dents (The Purge, Effraction, The Strangers) tandis que d’autres ont au contraire marqué les esprits (Funny Games, Hard Candy, Les Chiens de Pailles).
Knock Knock est le premier film d’Eli Roth qui ne brille pas par son excès d’hémoglobine. Serait-ce là tout le problème ? Car, même si l’on ne s’ennuie jamais et que Roth sait habilement mener sa barque, le problème principal demeure le manque d’identité du film. En effet, Roth ne sait pas où placer son film, et on tangue sans arrêt entre comédie vraiment drôle et thriller quasi oppressant. Knock Knock est le genre de film que vous ne sauriez classer dans l’une ou l’autre de ses catégories, comme si Roth n’avait pas voulu faire de choix définitif. Il eût été en effet plus fin de nous servir un thriller classique, saupoudré du sarcasme qu’on lui connaît, et de quelques touches d’ironie. Mais ici il n’en est rien, et l’on assiste même à des scènes de franche rigolade, qui déstabilisent plus qu’autre chose.
De plus, à aucun moment on ne parvient à déceler une touche particulière, une technicité ou une manière de mettre en scène, qui ferait de ce film un travail reconnaissable de Roth, ou même d’un autre.
Au-delà, même si le trio fonctionne assez bien, on pourra chipoter sur le (sur)jeu de Keanu Reeves, qui n’est clairement pas à sa place dans la peau de ce père de famille parfois surexcité, lui qui est habitué aux rôles si calmes et mesurés qui ont fait son succès.
Knock Knock se regarde agréablement et n’est pas plus que ce qu’il nous proposait, mais reste de facture assez classique et manque cruellement d’identification à un genre, ce qui reste sans doute sa plus grande faiblesse.
Synopsis :
Un soir d’orage, un architecte, marié et bon père de famille, resté seul pour le weekend, ouvre sa porte à 2 superbes jeunes femmes mal intentionnées…
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