Jurassic World (2015)
Review Overview
Note
5John Hammond l’avait rêvé : 22 ans plus tard, le parc ouvre enfin ses portes, sous l’égide de Colin Trevorrow et sa clique de gros lézards préhistoriques.
Chez Filmosaure, on attendait avec impatience le nouvel opus de la saga historique de Spielberg, avec tout de même un peu d’appréhension, comme à chaque résurrection cinématographique.
Malheureusement, si le contrat est à moitié rempli ; une flopée de défauts vient ternir le résultat final, à commencer par le casting. La caractérisation des personnages est ratée et incroyablement superficielle. Ceux-ci ne sont ni travaillés, ni charismatiques, et stéréotypés à l’extrême. Colin Trevorrow se contente de répéter un schéma familial qui rappelle fortement celui du premier opus, mais cette fois avec la gestionnaire du parc et ses neveux – l’un d’entre eux étant bien évidemment expert en dinosaures. Côté casting, Bryce Dallas Howard campe une directrice crispée, froide et sainte-nitouche, et ce n’est malheureusement pas en arpentant la jungle en talons aiguilles (exploit ultime devant l’Eternel, nous en conviendrons) que nous trouverons un quelconque intérêt à son personnage. Chris Pratt fait son job de dresseur-gros bras, sans jamais sortir des sentiers battus, et tout en superficialité, s’abandonnant deux-trois fois à quelques bribes de discours moralisateur (tout en considérant les raptors comme ses animaux de compagnie). Le jeune Ty Simpkins s’en sort assez bien (même si son visage est aux ¾ caché par une masse improbable de cheveux, mais ceci est un autre sujet…) à l’inverse de son frère, cliché ambulant de l’ado boudeur et scotché à son téléphone.
A leurs côtés, une flopée de personnages secondaires tous plus inutiles les uns que les autres, à commencer par Vincent D’Onofrio, grand méchant de service, et Omar Sy, bras droit de Chris Pratt, dont l’utilité reste encore à démontrer.
Le constat de ce manque cruel d’originalité transparaît non seulement dans la caractérisation des personnages, mais également dans le nombre insensé de références habitant le film. Jurassic World s’avère en effet rapidement être un condensé copié-collé des films précédents, tant dans les détails que dans la forme générale. Colin Trevorrow ne sort pas des clous, et de fait, le film ne décolle jamais, et reste relégué au rang de pâle copie. A vouloir trop en faire et contenter les fans, la comparaison devient inévitable et Jurassic World peine à se défaire de son lourd héritage. Si l’on se serait très aisément contenté de quelques clins d’œil, le film en use et en abuse jusqu’à ne devenir qu’un jeu pour le spectateur, se demandant dans quel film il a vu telle ou telle scène.
Passé ce constat, Jurassic World n’en reste pas moins un spectacle visuellement bluffant aux effets spéciaux appliqués et maîtrisés, dans un parc de luxe qui ravira sans doute les novices. Il laissera certainement les fans de la première heure un peu circonspects, même si, ne nous voilons pas la face, l’hymne si célèbre de John Williams fait toujours son petit effet… Un film qui donne également (et heureusement) la part belle aux gros méchants dentus, et ravit nos cœurs friands de dinosaures en tout genre. De fait, Jurassic World aura au moins le mérite de redorer le blason d’une trilogie qui s’était refermée sur un troisième opus décevant au possible. La franchise est donc relancée, laissant entrevoir quelques pistes prometteuses (si tant est qu’elles soient habilement exploitées) et pour certaines déjà abordées précédemment : domestication, éthique et profit, génétique et progrès scientifique, etc.
En définitive, Jurassic World est un sous-Jurassic Park nouvelle génération, qui enchantera sans doute ceux encore un peu étrangers à la saga, mais laissera clairement les fans purs et durs sur les dents…
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