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Filmosaure | November 8, 2015

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Tale of Tales (2015)

Stéphanie Valibouse

Review Overview

Note
7

Appétissant

Sortie (France) : 1er juillet 2015

Trois ans après que Reality fut couronné du Grand Prix à Cannes, Matteo Garrone revient avec Tale of Tales, ou Le conte des contes, inspiré du recueil éponyme de Gianbattista Basile. 

Ce sont trois histoires de femmes qui sont soigneusement sélectionnées parmi la cinquantaine de récits composant Le cunto de li cunti. Si Garrone tente de les lier entre elles au dénouement, ces trois segments auraient probablement été plus appréciables sous la forme d’un triptyque permettant de s’y plonger entièrement, un par un. Il prend le parti d’un découpage qui met en parallèle l’évolution dramatique de chacune des histoires, un choix parfois déconcertant car il provoque des attentes vis-à-vis d’une possible rencontre entre les contes.

Salma Hayek Tale of Tales

Une princesse lasse de sa morne existence au château de son père rêve de se marier et s’émanciper pour vivre de nombreuses aventures dans le monde. Une reine consumée par son désir d’enfant est prête à tous les sacrifices pour porter la vie. Au royaume d’un monarque libertin, deux vieilles soeurs, emportées par leur désir de jeunesse, se laissent entraîner dans une spirale de tentations…

Rite de passage à l’âge adulte, maternité, éternité : les souhaits de chacun des personnages sont facilement transposables au monde contemporain, avec cette universalité propre aux contes. La lubie de jeunesse des vieilles Imma et Dora les pousse à des comportements évoquant les dérives de la chirurgie esthétique. On pourrait quasiment les qualifier non de contes de fées mais de “contes d’horreur” : c’est la vraie nature, brutale et instinctive, de ces récits écrits au XVIIème siècle 200 ans avant que Grimm ou Perrault ne les reprennent, qui est transposée sur la pellicule. Tout caprice est accordé au prix de morts sanglantes, de viols ou d’horribles défigurations, sans forcément de morale. Parfois, tout espoir doit être annihilé afin de pouvoir évoluer et avancer.

Stacy Martin Tale of Tales

Plus que le retour de Stacy Martin qui enchaîne les rôles depuis Nymphomaniac, la prestation désormais habituelle de Vincent Cassel – décidément doué pour jouer les personnages dotés d’une certaine perversité – ou l’avidité effrayante de Salma Hayek en mère possessive, on admire le foisonnement de couleurs, de costumes et la beauté générale de Tale of Tales. Matteo Garrone n’aura peut-être pas la Palme, mais il a le don de faire rêver : on en espère même qu’il récidive avec une deuxième salve de contes.

Synopsis

Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d’enfant… Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.

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