Festival de Cannes 2015 – Nos attentes
C’est toujours le coeur gonflé de fierté et d’humilité que la rédaction de Filmosaure hante les festivals cinématographiques, et tout particulièrement lorsque nous nous rendons sur la Croisette.
Nous voici au Festival de Cannes pour la troisième année consécutive, afin d’en couvrir la 68ème édition. Avec passion, émotion, et bâillements exponentiels – rarement d’ennui, souvent de fatigue. Cette année, la presse et les cinéphiles frémissent déjà d’anticipation face à la richesse du programme et des invités. Le Jury de la Sélection Officielle dévoile un palmarès de noms prometteurs, présidés par Joel et Ethan Coen. Sienna Miller, Xavier Dolan, Jake Gyllenhaal ou encore Guillermo Del Toro se joignent à eux, entre autres, pour administrer la palme.
On reconnaît des habitués dans la liste des cinéastes en compétition, avec le retour de Kore-Eda Hirokazu qui, deux ans après Tel père, tel fils, aborde son thème cher des liens familiaux avec Notre petite soeur. Maïwenn et Valérie Donzelli reviennent respectivement avec Mon roi et Marguerite & Julien, quatre ans après avoir ému la Croisette aux larmes grâce à Polisse et La guerre est déclarée. La Palme d’Or pour Elephant datant déjà de 2003, Gus Van Sant s’y risque à nouveau avec le très attendu The sea of trees, récit empreint de survie et d’humanité au pied du Mont Fuji. Audiard (Dheepan), Jia Zhang-Ke (Mountains May Depart) et Sorrentino (Youth) seront également de la partie. Joachim Trier voit son travail récompensé avec un saut de Louder than bombs vers la compétition officielle, lui qui n’avait connu “que” la sélection Un Certain Regard.
Sous l’égide de la présidente du Jury Isabella Rosselini, la sélection Un Certain Regard n’est pas en reste, avec le retour remarqué de Apichatpong Weerasethakul, couronné d’une Palme d’Or avec Oncle Boonmee dans le passé, et un titre qui laisse rêveur : Cemetery of Splendour. L’Asie s’y fait particulièrement remarquer, avec An de Naomi Kawase en film d’ouverture et Vers l’autre rive de Kurosawa Kiyoshi (Japon), Taklub de Brillante Mendoza (Philippines), The Shameless de Oh Seung-Uk et Madonna de Shin Su-Won (Corée du Sud), La quatrième voie de Gurvinder Singh et Masaan de Neeraj Ghaywan (Inde)…
Les autres sélections offrent leur lot de titres, avec notamment une interprétation intrigante des Mille et une nuits de Miguel Gomes à la Quinzaine des réalisateurs en trois parties, qui attire l’oeil mais nécessite trois fois plus d’investissement… le jeu en vaudra-t-il l’effort ? Arnaud Desplechin, de son côté, accepte humblement d’être “relégué” en sélection parallèle (Trois souvenirs de ma jeunesse). Louis Garrel présente son premier long-métrage en tant que réalisateur (Les deux amis), à l’instar de Natalie Portman qui voit son Tale of Love and Darkness en sélection officielle hors-compétition.
Enfin, la foule risque de se presser à la séance de minuit du dernier Gaspar Noé, le sulfureux Love. Les plus sages iront se poser devant Le Petit Prince ou Vice-Versa, deux films d’animation hors-compétition, et une floppée de nostalgiques pressés se régalera les rétines avec Mad Max : Fury Road, le phénomène tant attendu de George Miller.
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