Mommy (2014)
Review Overview
Note
9Gagnant du Prix du Jury au Festival de Cannes, le nouveau né de Xavier Dolan, repart couvert de gloire et des faveurs du public. Un engouement très mérité.
Mommy, c’est une nouvelle histoire de famille, d’une mère qui récupère malgré elle son fils, adolescent troublé et hyperactif. La mère, sous toutes ces formes, son rôle, sa figure, est le point de départ de toutes les histoires, un sujet si cher à Xavier Dolan. Contrairement au côté vengeur et rancunier de son précédent film Comment j’ai tué ma mère, Mommy est un film où l’amour fait légion, même si le fond est toujours aussi sombre. Un film en effet, tourmenté, mais pas larmoyant et même au contraire, baigné de lumière (au sens propre autant qu’au figuré) et d’espoir. Au service de son sujet, Dolan met en place une mise en scène ingénieuse et minutieuse. Celle-ci est portée par une bande originale très 90’s et mainstream, qui parlera sans doute à tous les enfants de cette décennie et qui vous arrachera même un sourire au milieu de cette noirceur latente.
Mommy est un film passionné et vif, à l’image de son casting haut en couleurs et pourtant restreint. Xavier Dolan cherche selon ses propres termes, à créer des personnages et non pas des performances. Les sentiments et le jeu sont passionnés, tout en restant extrêmement justes et crédibles, sans effusions gratuites. Il y a d’abord Diane, jouée par Anne Dorval, mère courage à l’apparence ado, futile et vulgaire mais solide comme un roc, drôle ou touchante. Vient ensuite, Kyla, personnage qui trouve un second souffle auprès de Diane et son fils, et dont le temps passé auprès d’eux est aussi sa propre reconstruction, une nouvelle vie. Suzanne Clément donne à Kyla une expression plus profonde et complexe que la simple mère de famille et gentille voisine. Enfin, la révélation, c’est bien Antoine Olivier, dont le charisme transperce l’écran et donnent toute sa fougue au film et au personnage. L’amour que Steve porte à sa mère est sans limite, et son caractère excessif déborde d’honnêteté et d’innocence.
Le trio fonctionne comme une entité à part entière, que l’on ne peut envisager autrement. On en sait d’ailleurs peu sur le passé de chacun, tant les moments passés ensemble sont finalement les plus importants, autant pour eux, que pour nous.
Bouleversant de fraîcheur autant que de désespoir, Xavier Dolan nous offre une chronique familiale qui ne vous laissera certainement pas indifférent. Du haut de ses 25 ans, Dolan a sans conteste tout d’un grand, une richesse incroyable dans la mise en scène et un talent époustouflant pour nous raconter des histoires. Du grand art.
Synopsis :
Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
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