La grande aventure LEGO (2014)
Review Overview
Note
6Les réalisateurs de l’excellent Tempête de boulettes géantes s’attaquent au jouet mythique de notre enfance et s’amusent à déconstruire la fable de l’élu à grand renfort de références geek.
La grande aventure Lego aurait pu être écrit par un bambin tant il déborde d’imagination enfantine, avec ses points forts et ses imperfections. Les quinze millions de briques qui ont habité les studios servent autant à créer les paysages que l’intégralité des effets spéciaux : l’univers Lego est si bien intégré que les contraintes se transforment en opportunités, parfois avec humour : la douche crache des pièces bleues en guise d’eau, la perruque plastifiée du héros se transforme au passage du peigne, etc. Comme un enfant nourrit sa créativité de ses héros préférés, Phil Lord et Chris Miller écrivent un film bourré de références à la culture geek – dont beaucoup appartenant à des franchises Warner Bros, ne nous voilons pas la face, mais pas seulement : de Matrix à Transformers, en passant par Harry Potter, Le seigneur des anneaux et super-héros DC Comics…
Bien que ces clins d’œil appuyés soient fort appréciés, nous avons parfois l’impression d’assister à une immense campagne de publicité co-brandée Lego et Warner Bros (une fois de plus, ne soyons pas naïfs) ; heureusement, cette impression demeure furtive. L’appel à certaines références peut aussi être fait de manière gratuite et peu subtile, comme pour appâter le geek qui sommeille en chacun de nous. Mais les personnages restent attachants (un chaton-licorne et Batman en tête), et certains d’entre trouveront toute leur ampleur et signification dans le dernier quart du film, comme une révélation.
Si l’écriture est globalement maîtrisée, quelque chose dérange dans la réalisation sans que l’on puisse mettre le doigt dessus. Il se pourrait que ce soit ce rythme hors d’haleine qui finisse par fatiguer ou cette bande-son survitaminée qui ne laisse aucun répit. Parfois le résultat frôle le cheap malgré les moyens et le soin qui ont de toute évidence été investis ans cette production : couleurs criardes et vaisseaux spatiaux étrangement intégrés sur le fond rappelleront par moments ces nouveaux dessins animés bruyants et moches servis à la pelle aux plus jeunes tous les matins à la télévision depuis que le numérique a pris le pas sur le dessin manuel. Mais l’hymne (tout aussi moche) “Everything is awesome” nous restera en tête pendant 6 mois après avoir vu La grande aventure Lego, et nous nous laisserons sans aucun doute entraîner par son optimisme ravageur…
Les traits de génie succèdent aux séquences médiocres, que ce soit sur l’aspect visuel, l’humour ou même les effets sonores. Quelques gags excellents et les personnages parviennent à rattraper l’ennui qui pourrait guetter le spectateur sur la première moitié du film – qui n’a jamais rêvé d’entendre la voix de Batman sur du heavy metal ? – mais il faut avouer que l’ensemble n’est pas tordant de bout en bout. Côté son, on remarque des trouvailles brillantes ajoutant à la cohérence du tout comme certains bruitages effectués à la bouche comme un enfant le ferait en jouant aux Legos, mais sans que le délire ne soit poussé à fond.
Heureusement, un des plus importants points forts de La grande aventure Lego est sa parfaite gestion de l’aspect émotionnel. L’histoire s’adresse à notre part d’enfance, qu’elle soit fortement présente ou non, qu’on ait joué aux Legos autrefois, qu’on y joue encore, ou non. Elle adresse notre peur de ne réussir à se forger une identité propre et demeurer ainsi un incognito, une simple figurine fabriquée en série, une simple pièce du puzzle. L’histoire sait jouer sur la corde sensible avec un talent qui atteint son apothéose dans le dernier quart du film, largement au-dessus du reste en termes de cohérence, comme si l’ensemble avait été construit pièce par pièce et que le résultat ne fût visible qu’à la toute fin.
Synopsis
Emmet est un petit personnage banal et conventionnel que l’on prend par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se retrouve entraîné, parmi d’autres, dans un périple des plus mouvementés, dans le but de mettre hors d’état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n’est absolument pas prêt à relever un tel défi !
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Content de lire une critique nuancée et qui pointe donc les défauts de ce film, surestimé.
Visuellement tout d’abord, le résultat est vraiment cheap et désagréable.
L’humour, ensuite, ne fera pas l’unanimité, on reconnaît bien la patte balourde des réalisateurs responsables de 21 jump street.La fin, bien que prévisible, rattrape un peu l’ensemble, médiocre.
Un film principalement destiné aux enfants et ça se sent un peu trop à mon goût…
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Pour ma part je ne pense pas que ce film s’adresse à notre part d’enfance mais bien au contraire, à l’adulte que nous sommes aujourd’hui. L’adulte qui se contraint à suivre les instructions, alors que nous sommes tous des super constructeurs. Il y a un sens beaucoup plus important qu’on ne pourrait le croire. Et esthétiquement, le rendu ne m’a nullement dérangé, et quand je pense à la masse de travaille que ça a du demander (les vagues en lego ….) je ne peux que rester admirative devant le résultat final.
Je n’irai pas jusqu’à lui mettre 5/5 car j’oublierai probablement l’histoire dans quelques mois, mais j’ai passé un bon moment et le message a rarement été aussi clair !
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