La Tour Des Sept Bossus (1944)
Review Overview
Note
7La Tour Des 7 Bossus, présenté par Gaspard Noé à l’Étrange Festival fait partie de ces trésors perdus, revenu du fin fond des oubliettes cinématographiques. Edgar Neville le réalisateur nous plonge dans un univers impressionniste aux frontière du surréalisme.
Mais qui est Edgar Neville ? De famille aristocratique, comte de Berlanga del Duero, il est né à Madrid en 1899. Après des études de droit, il se tournera vers ses passions et sera un véritable touche à tout de son temps. Edgar écrit des scénarios, publie des articles satiriques et humoristiques, il rejoindre les armées franquistes durant la guerre civile, où il fera ses premières armes de réalisateur avec des films de propagande. Il fréquentera ensuite le gotta artistique de l’époque jusqu’à Charlie Chaplin et Bunuel.
Notre film a été catégorisé par Gaspard Noé, comme «bizarre», mais qu’en est-il? Basilio, jeune homme dans la fleur de l’âge rencontre un fantôme au détour d’une soirée où il comptait fleurette à une chanteuse de music-hall. Cet esprit venu à lui, celui de l’archéologue de la Mantua, lui propose un pacte: il doit sauver sa nièce Inès. Basilio se prend d’affection pour Inès et décide de remonter la piste pour élucider les véritables causes de la mort de son «bienfaiteur». Un mystérieux message l’emmènera à la tour des 7 bossus.
Ces bossus se retrouvent tout au long du film, de sa soirée au casino, moment de l’apparition du fantôme, au final dans la fameuse «tour». Ce n’est bien sûr pas anodin. Ils contribuent à l’atmosphère étrange du film, d’autant plus qu’ils s’intègrent «l’air de rien» dans certains quartiers madrilènes, tout autour de notre héros. Ils sont bien entendu la clé du film. Les bossus possèdent plusieurs significations dans notre société, entre chance et inquiétudes, entre réel et surnaturel. Ils sont eux-même source ce moquerie et peuvent se voir comme des parias, obligés de se cacher pour vivre, sous terre ou dans une tour…
Le miroir est un autre élément présent dans le film. Ce dernier représente dans bien des cultures, le reflet de l’âme, mais il peut aussi être l’ouverture vers le démon. Il représente l’au-delà, et quand des morts surviennent, les miroirs sont même couverts d’un drap blanc. Le miroir est-il la vérité ou le livre ouvert du mensonge? Dans le film, il n’y a pas une interprétation du miroir. A chaque apparition de cet élément on en a une utilisation différente. Ils sont les clés du surnaturel, le reflet de soi ou de ce que l’on souhaite projeter, au delà de la vérité.
Tout en désuétude avec un cadre soigné, le film propose des effets, qui nous emportent d’un véritable tourbillon impressionniste, au delà du réel. Oui, c’est bien un film bizarre, une véritable trouvaille, qu’on ne regrette pas d’avoir découvert.
Synopsis
Madrid, fin du XIXe siècle : le jeune Basilio voit apparaître le fantôme de l’archéologue Mantua. L’esprit lui raconte qu’il ne s’est pas suicidé, mais qu’on l’a assassiné et que sa nièce court un danger. Il existe une ville souterraine habitée par de sinistres délinquants bossus qui est la clé de l’affaire. Basilio va partir à la recherche de la tour des sept bossus pour sauver la belle jeune fille, et rétablir la vérité.
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