Mariage à Mendoza (2013)
Ma note: 7/10
Avec Mariage à Mendoza, Edouard Deluc réalise un premier long-métrage plus que prometteur aux allures de road movie qui souffle un vent de fraicheur sur le cinéma français.
SYNOPSIS
Deux frères débarquent en Argentine pour aller célébrer le mariage de leur cousin, à Mendoza, dans l’ouest du pays. La grande aventure, la vraie, voilà longtemps qu’ils en rêvaient… Mais à l’arrivée à Buenos-Aires, Antoine ne va pas bien du tout, comme un type que sa femme vient de plaquer. Marcus est sûr qu’aller au mariage du cousin remettra son petit frère d’aplomb. Il va lui sortir le grand jeu. Des nuits caliente de la capitale aux splendeurs de la vallée de la lune, ils croiseront sur leur chemin un réceptionniste illuminé, une beauté divine, des pierres qui portent bonheur… Sur la route du mariage, au gré d’étapes de plus en plus mouvementées, les deux frères se retrouvent. A un détail près : quand Antoine se requinque, c’est Marcus qui trinque.
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UN ROAD MOVIE À LA « FRANMÉRICAINE »
Dès les premières secondes de visionnage, l’enthousiasme laisse place à l’interrogation. Les paysages de la Pampa et le son folk-rock d’Herman Düne en toile de fond nous transportent instantanément en Argentine, loin de la grisaille française parisienne et provinciale.
Plus qu’une simple comédie, Mariage à Mendoza est un road trip pétillant qui semble tirer son inspiration de comédies américaines à la sauce Very Bad Trip. Certes moins déjanté, moins vulgaire – ce qui n’est pas un mal -, et plus ancré dans la réalité que ce dernier, son esprit n’en demeure pas moins rafraîchissant et divertissant. Un constat que l’on doit notamment à un duo fraternel qui fonctionne plus que bien, avec une mention spéciale pour Philippe Rebbot, dont l’humour et l’attitude loufoques apportent une dose de burlesque qui manque cruellement à une majorité de comédies françaises. On regrettera d’ailleurs presque que Nicolas Duvauchelle ne se soit pas davantage laissé aller dans ce registre à certains moments du film.
UN DÉSÉQUILIBRE ENTRE FOND ET FORME
Accompagnés de la belle Paloma Contreras, nos deux héros poursuivent leur périple tout au long du film, enchaînant ainsi situations cocasses et autres rebondissements. Outre le respect d’une dynamique propre au road trip, cette dernière permet de tenir aisément le spectateur en haleine. Résultat, on ne s’ennuie pas un instant, on rit, on sourit et on apprécie.
Malgré une ambiance, une tonalité et un rythme plus que convaincants, le film se voit malheureusement quelque peu affaibli par un scénario somme toute assez classique, qui aurait certainement mérité d’être davantage enrichi à certains égards – a fortiori lorsque la relation qui unit les deux personnages principaux se voit dotée d’un réel potentiel, tel qu’Edouard Deluc nous l’expose de façon relativement superficielle. S’agissant d’une comédie, une touche dramatique davantage prononcée ne serait certes pas forcément la bienvenue, mais il est pourtant regrettable de ne pas exploiter ce potentiel jusqu’au bout. Un tel mariage antinomique a d’ailleurs déjà brillamment su faire ses preuves par le passé. (cf: Little Miss Sunshine, (500) jours ensemble, etc.) Pour finir, à ce constat s’ajoute une fin sans surprise et vite expédiée qui laisse un arrière goût empreint d’une légère déception. On déplore donc que le fond ne soit pas à la hauteur de la forme.
MAIS UN RÉSULTAT FINAL CONVAINCANT
Malgré ce déséquilibre et et ces quelques faiblesses, Mariage à Mendoza a le mérite d’offrir de nouveaux horizons au genre français, via une originalité et une fraîcheur qui font du bien et qui donnent envie de se resservir. Ceci ajouté au fait que l’on passe un agréable moment, lequel se poursuit même une fois le film terminé. Le contrat est donc finalement rempli, avec comme cerise sur le gâteau une BO sur-mesure qui vaut largement le détour acoustique autant que visuel.
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