Les Brasiers de la Colère (2013)
Review Overview
Note
6Mené par un casting exceptionnel, Les Brasiers de la Colère est un film noir et tourmenté, qui pêche cependant par un scénario trop classique et une mise en scène assez inégale.
Réalisateur du très réussi Crazy Heart, Scott Cooper a déjà prouvé ses talents de réalisateur. Suite logique d’un premier grand film, Les Brasiers de la Colère confirme le talent du monsieur pour mener ses troupes et diriger ses acteurs. Et quels acteurs. De Christian Bale à Woody Harrelson, en passant par Casey Affleck ou Zoé Saldana, tous donnent le meilleur d’eux-mêmes dans cette histoire difficile, de deux frères marqués au fer rouge par les aléas de la vie.
Au cœur de ce brasier, Christian Bale incarne à la perfection cet ouvrier lambda, héros malheureux de l’histoire, travaillant d’arrache pied au fin fond de l’Amérique, en partie pour rembourser les dettes de son frère. Il prouve une fois de plus (si c’était encore utile) le magnétisme qui le caractérise, et la perfection de son jeu. Tantôt brute épaisse, tantôt tourmenté et secret, il livre une palette d’émotions inouïe et porte le film. Autour de lui gravitent donc pléthore d’acteurs talentueux, tous habités par leurs rôles, qui parviennent à rendre une histoire assez classique, exceptionnelle de justesse. Car au demeurant, le scénario reste en effet assez basique et attendu. Les histoires de frères sont assez courantes au cinéma (Le Prix de la Loyauté, La Nuit nous Appartient ou Les Liens du Sang) et reprennent souvent le schéma du bon frère repenti et du gamin tourmenté qui s’attire les ennuis. Les Brasiers de la Colère ne déroge pas à la règle et Scott Cooper nous sert des personnages classiques et déjà vus, même incarnés par d’excellents acteurs.
Le film souffre également d’un problème de déroulement de l’histoire, en deux parties bien distinctes. La première heure, plus contemplative, est centrée sur la chute et la rédemption du personnage de Bale, tandis que de son côté, son frère se disloque lentement. Vient ensuite l’action principale, concentrée sur la deuxième heure. La rupture totale et le changement d’atmosphère entre les deux parties du film ne laissent pas de place à une progression en crescendo et évacue alors tout semblant d’intensité. De ce fait, malgré quelques très beaux moments, surtout dans la toute dernière demi-heure, la tension est annihilée par le rythme assez lent du début et qui ne permet pas au spectateur de s’impliquer totalement dans le sort des personnages.
Les Brasiers de la Colère traduit donc une volonté de bien faire évidente, mais un film qui ne parvient pas à trouver l’étincelle nécessaire qui en ferait un grand classique. Le fond est très bon, la forme, un peu moins…
Synopsis :
À Braddock, une banlieue ouvrière américaine, la seule chose dont on hérite de ses parents, c’est la misère. Comme son père, Russell Baze travaille à l’usine, mais son jeune frère Rodney a préféré s’engager dans l’armée, en espérant s’en sortir mieux. Pourtant, après quatre missions difficiles en Irak, Rodney revient brisé émotionnellement et physiquement. Lorsqu’un sale coup envoie Russell en prison, son frère cadet tente de survivre en pariant aux courses et en se vendant dans des combats de boxe. Endetté jusqu’au cou, Rodney se retrouve mêlé aux activités douteuses d’Harlan DeGroat, un caïd local sociopathe et vicieux. Peu après la libération de Russell, Rodney disparaît.
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