Top 10 films : BettyElms
L’exercice fut douloureux, et même s’il ne permet pas de se faire une idée exhaustive de ma cinéphilie, il permet de plonger au fond de soi-même pour retrouver des sensations, se poser des questions existentielles. Les films que j’ai élu ont pour certains une perfection formelle indéniable, d’autres ont la force de leurs imperfections, mais tous m’ont marqué durablement pour poser les jalons de mon expérience cinématographique. Ma perception du cinéma a été forgée par eux, à travers ces œuvres, que je considère comme essentielles.
Mon verdict :
1. Mullholand Drive, David Lynch (2001)
Mullholand Drive nous conduit au plus intense des plaisirs de cinéphiles : avec ce pincement dans les tripes, entre angoisse et orgasme, au moment où on se rend compte de l’intensité du vertige au bord du gouffre. Cette séance de cinéma restera gravée dans ma mémoire, dans mes sens. Quelque chose est entré en moi et a retenu mon souffle, fait vibrer mon corps, m’a serré le cœur. C’est tellement beau, la lumière, le son, nous englobent complètement pour nous captiver au-delà de notre perception. La dernière œuvre du 7ème art.
2. 2001, A Space Odyssey, Stanley Kubrick (1968)
Un film ultime, et pour en parler, je préfère laisser le maître s’exprimer. “J’ai tenté de créer une expérience visuelle qui aille au-delà des références verbales habituelles et qui pénètre directement le subconscient de son contenu émotionnel et philosophique. J’ai eu l’intention de faire de mon film une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur au niveau le plus intérieur de sa conscience juste comme le fait la musique. Vous avez la liberté de spéculer à votre gré sur la signification philosophique et allégorique de ce film“, dit Kubrick.
3. Apocalypse Now, Francis Ford Coppola (1979)
A sa sortie en 1979, il était attendu comme un événement et aujourd’hui encore, son propos et l’originalité de sa forme, laissent pantois. Incontournable film sur la guerre du Vietnam, il est une allégorie sur « la morale et l’humanité, et sur la manière dont on perd les deux» (Coppola). Les coulisses de l’œuvre transpirent dans ses images, il est un objet cinématographique totalement hors-normes. La réalisation du film fut cauchemardesque, un typhon pour les décors, un infarctus pour Martin Sheen et un réalisateur au bord du suicide et du divorce. Mais cela a valu la peine.
4. Fight Club, David Fincher (1999)
Il est interdit de parler du Fight Club
Il est interdit de parler du Fight Club,
Si quelqu’un dit stop ou s’évanouit, le combat s’arrête,
Seulement deux personnes par combat,
Un combat à la fois,
Pas de chemise, pas de chaussure,
Le combat dure aussi longtemps qu’il doit durer,
Si c’est votre premier soir au Fight Club, vous devez vous battre.
5. Mononoke Hime, Hayao Miyazaki (1997)*
L’animation mérite toutes ses lettres de noblesse. Tout mon amour à ce genre, et à Miyazaki, en particulier, a été déclaré dans un de mes billets.
6. Amours chiennes (Amores Perros), Alejandro Gonzalez Iñarritu (2000)
Ce film représente la perfection en matière de destin croisés. Un bijou d’écriture (merci Arriaga) sublimé par la caméra de Iñarritu et couronnée du magnétique Gael Garcia. Combo gagnant pour ce film poétique, juste et terriblement cruel. Toute la violence, de Mexico City, son désespoir teinté de mélancolie transpire de toutes ces histoires, de ces personnages plus vrais que nature. Un portrait d’une époque, d’une société à la portée universelle, ça frappe fort et très juste. Viva México Cabrones !
7. Le mécano de la “General” (The General), Buster Keaton (1926)*
Buster Keaton est un pionnier, il a participé à faire du cinéma un art. Il est un cinéaste de génie, un acteur capable des plus effroyables cascades. Il suffit de voir ou découvrir ses films pour admirer le travail, et se laisser emporter. Et si vous n’êtes pas convaincus, lisez l’article de Gibet sur ce magnifique film.
8. Taxi Driver, Martin Scorsese (1976)*
Taxi Driver ou la descente aux enfers d’un esprit en mal de repères, en manque de sommeil, qui prend conscience de ce qui l’entoure, dans une vision forcément malade de l’urbanité d’une métropole en perdition. Il se divertit comme il peut, puis avec les armes qui sont les siennes décide d’intervenir dans l’ordre établi pour réhabiliter sa morale. Une recherche de sens pour pouvoir vivre… Que ce film est grand !
9. The Tree of Life, Terrence Malick (2011)*
Une symphonie visuelle, une expérience, un ofni: beaucoup de mots peuvent qualifier The Tree of life. Personne ne dépasse Malick sur le plan de la photographie et du mystique métaphorique. Bouleversant, ce film imprègne, s’incruste et ces images restent dans la rétine, le cœur, au fond, là où se cachent les émotions.
10. The Godfather Part II, Francis Ford Coppola (1974)
Toute la force du parrain est dans ce 2ème opus incarné avec génie par un duo d’acteur au firmament ! Al Pacino, Robert DeNiro. La Saga devient mythique, à travers l’arrivée de Vito à Ellis Island jusqu’à sa vengeance. Le destin de Michael, son fils, qui doit asseoir son pouvoir envers et contre tout. Je ne m’en lasserai jamais.
* Critiques relatives : Princesse Mononoké, Le Mécano de la General, Tree Of Life et Taxi Driver.
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Je vient de découvrir Mulholand Drive cet après-midi, quelle claque … Je n’ai pas tout saisi au vol, mais je n’avait rarement vécu une telle expérience … 2001 est aussi un de mes films préférés (si ce n’est le numéro 1, bien que je l’ai découvert récemment lui aussi !), Apocalypse Now se situe aussi dans mon top 5. Quant à Taxi Driver / Le Parrain / Fight Club je ne les ai pas encore vus, mais je compte y remédier le plus tôt possible (oui je sais, honte à moi).
Bref bonne continuation à toi et que la cinéphilie continue d’être à tes côtés !
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