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Filmosaure | September 9, 2018

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Climax (2018)

Chalisbury
  • On May 19, 2018
  • http://www.evablanchard.fr

Review Overview

Note
9

Repas de fête

Sortie (France) : 19 septembre 2018

Après Love, sulfureux et très sexué, le séditieux Gaspar Noé revient à Cannes avec Climax, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. On a pris un malin plaisir à disséquer cet ovni orgasmique, et c’est peu dire.

A chaque festival sa claque. Cette année, elle porte le nom de Climax, un titre plus que bien trouvé, qui nous emmène clairement au sommet, coup de cœur pour film coup de poing !

Tout commence par la fin, premier pied de nez du réalisateur italo-argentin, suivi par de grands cartons scandant qu’il s‘agit bien d’une production française. On sourit, on pouffe et on est séduit par ces premières petites touches de provocation décalée.

Puis les danseurs entrent en scène, hommes et femmes, Noirs, Métisses et Blancs. Ils se présentent en faisant pulser leur anatomie sur de la musique électronique des années 90, et nous voilà déjà hypnotisés. Leurs mouvements sont saccadés, agités, puissants, énergiques… et terriblement bien filmés. Frontalement puis de dessous, créant déjà les préliminaires d’un vertige à venir. La petite troupe se retrouve dans un local, un huis-clos aux allures de hangar désaffecté, pour fêter la fin des répétitions avant la grande représentation. Ca danse, ça s’amuse, ça se chauffe, ça se confesse, ça parle de sexe et de fantasmes, et l’ambiance devient soudain pesante lorsque le collectif se rend compte que l’un d’entre eux a versé un psychotrope dans la sangria. La tension monte d’un cran, les chorégraphies de chacun prennent une dimension animale, l’excellente bande-son house music appuie la paranoïa qui gagne tous les protagonistes.

Très habilement, Gaspar Noé change son fusil d’épaule et filme cette transe la tête à l’envers, agrémentée de plans-séquences (un peu trop longs) pour rendre compte de l’angoisse grandissante et de la folie furieuse qui est en train de s’emparer des danseurs. Au fur et à mesure que la drogue fait effet, les réactions propres à l’humain s’enchaînent : la panique, la violence verbale et physique, le désir. Les couloirs interminables sont verts, rouges et bas de plafonds, et les hurlements des acteurs finissent de prévenir qu’un drame est en train de se produire. Cette danse macabre transgresse les limites et se transforme en massacre. On bascule dans le chaos, l’agitation et l’orgie.

Climax est hystérique, brutal, mais aussi bouillonnant et jouissif, et on hésite à un moment entre un porn trip et un film d’horreur. Tourné en 15 jours seulement, le nouveau chef d’œuvre du virtuose Gaspar Noé mérite totalement son prix remporté hier (l’Art Cinéma Award). En effet, lui seul nous a fait ressentir ce quelque chose de quasi indéfinissable : malaisant, assurément inconfortable, mais tellement jouissif. Waouh.

Synopsis :

Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif.

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