Anon (2018)
Review Overview
Note
4Passé sous les radars depuis son annonce en 2016, le nouveau film d’Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca) a débarqué sur Netflix le 4 mai et le moins que l’on puisse dire est qu’il risque de nouveau de sombrer dans l’anonymat le plus profond au regard de ce qu’il nous propose.
L’histoire prend place dans un futur où le monde entier vit sous l’œil d’un système informatique capable de retracer toute le vie d’une personne grâce à une intrusion permanente dans la vie privée. Ce monde totalitaire, rappelant fortement 1984, voit apparaitre une femme (Amanda Seyfried) qui a réussi à se soustraire à cet espionnage quotidien. L’enquêteur Sal Frieland (Clive Owen) se voit alors confié la tâche de découvrir qui est cette mystérieuse femme ainsi que la façon dont elle opère pour se rendre anonyme au yeux d’un système aussi puissant.
Sur ce canevas classique, Niccol dévoile un film à l’austérité visuelle en parfaite adéquation avec le monde aseptisé qu’il décrit. Les teintes grisâtres et maussades des décors n’y trompent pas : ce monde où tout est contrôlé semble privé de ce qui fait le sel de la vie, à savoir les imprévus. En effet, Sal le montre dans les premières scènes au cours desquelles tous ses interrogatoires se soldent par des résolutions d’affaires sans qu’aucune arme ne soit sortie ou qu’une goutte de sang ne soit versée. Mais cette situation a un coût auquel s’est récemment heurté le géant Facebook : l’intrusion dans la vie privée des gens. Si ce propos d’actualité dispose de questionnements pertinents, on regrettera que le film se perde dans une trame mal rythmée et particulièrement laborieuse. A ce titre, on blâmera le montage et les choix étranges dans les raccords, avec notamment des coupes trop franches qui brisent tout esprit de cohésion. Cette alternance est aussi gênante que les trop nombreux recours à l’interface visuelle qui matérialise le système et qui déconnecte un peu le spectateur. Du reste, les interactions entre les personnages sont bien trop limités et l’on regrette un profond manque d’empathie pour les deux héros qui manquent d’envergure.
Anon est une oeuvre au potentiel certain et à la réalisation stylisée mais qui pêche de part sa trame bien trop convenue et manquant de profondeur. On attendait bien mieux d’Andrew Niccol.
Synopsis
Dans un monde futur, proche du totalitarisme, le gouvernement lutte contre le crime en éliminant toute intimité et en instaurant une surveillance totale des citoyens pour une sécurité maximale. Un jour, un officier de police rencontre une hackeuse qui le pousse à se révolter contre ce gouvernement.
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