I, Tonya (2018)
Review Overview
Note
5Il n’aura pas fallu longtemps à Margot Robbie pour trouver sa « breakthrough performance » où le rôle qui bouleversera sa carrière, quand certains la cherche pendant des années. C’est d’ailleurs un peu la seule chose que l’on retiendra de I, Tonya.
Fait divers sportif historique outre Atlantique, « l’affaire Tonya Harding » a conduit l’icône américaine à sa chute à seulement 24 ans. Les américains sont friands de ces histoires de célébrités déchues, qui ont connu la gloire et ont été défaits pas l’opinion publique en un clin d’œil, et l’histoire de la jeune Tonya Harding ne fait pas exception.
Dans le rôle de la célèbre patineuse venue faire amende honorable, Margot Robbie, qui trouve ici assurément, le premier grand rôle de sa jeune carrière. Passant littéralement du rires aux larmes à la vitesse de la lumière, elle incarne parfaitement le volcan Harding, colérique, fragile et entêtée. Second rôle en or massif, Allison Janney défend elle aussi honorablement ses chances à l’Oscar. Une fois que les filles ont posé leurs assises, nous voici donc transporté par l’ouragan Tonya.
Mais ce n’est pas ici que l’on vous racontera l’histoire de Tonya l’athlète. Comme le souligne Margot/Tonya, nous sommes ici pour « l’incident » et rien d’autre. En effet, I, Tonya se révèle être assez vite un film qui n’a pas grand-chose d’un vrai biopic. On ne s’attardera pas sur le côté sportif de haut niveau (Margot Robbie est finalement assez peu souvent seule à l’écran) mais plus sur Tonya comme un rouage de cette micro machination qui entraînera sa chute. Dans ce sens, le film donne l’impression par moments de satisfaire le côté voyeuriste du spectateur, qui vient chercher ici le fin mot de l’histoire dans ce fait divers rocambolesque. Mais où est le sport ? Quelle place donne-t-on à la construction de l’athlète ? Pas grand-chose finalement, au profit du sensationnel (qui ne l’est en plus pas tant que ça)…
On sent vraiment la forte présence du témoignage de Harding, comme si le film avait été conçu surtout dans le but de faire entendre la voix de Tonya, que personne n’a écouté à l’époque. I, Tonya transpire l’empathie, l’appel déséspéré d’une icône déchue à la compassion de ses admirateurs : « You’re all my attackers too » dit-elle. En attendant, qu’en est-il de l’autre victime, Nancy Kerrigan, dont on aperçoit à peine la silhouette ?
Même la déchéance de Tonya Harding est rapidement expédiée, comme si les côtés les plus sombres de son histoire ne méritaient pas qu’on s’y attarde trop. En cela, le film nous perd un peu dans ses intentions (drame ? comédie ?) et on s’esclaffe presque dans les scènes de violences conjugales, aussi dramatiques soient-elle. Un peu d’ombre, mais beaucoup de lumière pour ce personnage tragi-comique qu’est Tonya Harding, et même s’il y a de la violence et des échecs, n’en parlons pas trop. Et puis, comme le dit Margot/Tonya : « There is no such thing as truth ».
L’interprétation impeccable et Oscar-friendly du duo Robbie/Janney font de I,Tonya un moment cinématographique très plaisant et explosif, mais ne suffira pas à rendre le film inoubliable.
Synopsis :
En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression…
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