Pentagon Papers (2017)
Review Overview
Note
10En choisissant de s’attaquer à l’un des plus grand scoop de l’histoire du cinéma, Steven Spielberg convoque Meryl Streep et Tom Hanks faisant montre d’une ambition à la hauteur de ce scandale qui montra la réelle politique et action militaire des Etats-Unis d’Amérique durant la guerre du Vietnam.
Si les films du genre sont légion (on pense à Spotlight récemment ou au classique Les Hommes du Président), Steven Spielberg se propose de faire de son film bien plus que le cadre dans lequel on voudrait le circonscrire. Ses personnages en sont la première illustration. D’un côté, Meryl Streep incarne une femme qui s’est retrouvée à la tête du mythique journal The Washington Post. Katharine Graham est une femme qui doit se faire une place dans un milieu purement masculin. Chacune de ses paroles, chacune de ses décisions sont scrutées et critiquées. De l’autre côté, Tom Hanks incarne Benjamin Bradlee un rédacteur en chef prêt à tout pour faire de ces fameux Pentagon Papers une première page qui rentrera dans l’histoire du journalisme et de son pays. Sur fond de scandale national, le film tisse alors ses thèmes : la liberté de la presse, la désinformation et le mensonge et la lutte d’une femme pour s’imposer face aux hommes qui veulent la diriger.
Le canevas clivant sur lequel Spielberg choisit de montrer l’affaire attire instinctivement car il parvient à insuffler dans sa réalisation toutes les émotions et variations conséquences des thèmes traités. Qu’il s’agisse de décors exigus pour étouffer les personnages quand ils doivent faire des choix cruciaux, de la proximité des protagonistes pour marquer l’absence d’affirmation chez le personnage de Mary Streep en passant par une gestion sonore à saluer où quelques notes suffisent à donner le tempo de séquences grandioses. Tout est millimétré, maîtrisé chez Spielberg. Bien entendu, ce grandiose travail de réalisateur s’accompagne d’acteurs au firmament Meryl Streep et Tom Hanks (qui montre que chez un bon réalisateur il est un très bon acteur). On notera aussi une photographie saisissante de beauté grâce à des choix visuels forts.
Evidemment, la rencontre des thématiques au coeur de cette affaire est elle aussi un des éléments clés et qui font de Pentagon Papers une oeuvre remarquable. L’évolution de Katharine se fait par petites touches, si bien que son affirmation en tant que femme de pouvoir est d’une justesse rare. L’avancée de la divulgation des fameux Pentagon Papers est un délice à suivre. Les diverses avancées majeures se font grâce à plusieurs personnages secondaires tous parfaits et convaincants. On pense évidemment à l’excellent Bob Odenkirk dont les tiraillements moraux illuminent l’écran. Il est aussi important de saluer la fin du film qui, sans trop en révéler, rappelle que le combat pour la liberté de la presse ne s’arrête même après une victoire aussi importante soit elle.
Pentagon Papers est tout simplement renversant tant techniquement que narrativement. Captivant de bout en bout, c’est une oeuvre phare de cette année 2018. Steven Spielberg frappe très fort et reviendra avec un Ready Player One que l’on attend de pied ferme.
Synopsis
Première femme directrice de la publication d’un grand journal américain, le Washington Post, Katharine Graham s’associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d’État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations. Ces révélations concernent les manœuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d’années, destinées à étouffer des affaires très sensibles… Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler au grand jour des secrets longtemps enfouis…
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