The Square (2017)
Review Overview
Note
8Palme d’or à Cannes cette année, The Square a fait débat et soulevé des questionnements pour celles et ceux n’ayant pas vu le film. Que cache cette Palme ? Qu’est-ce qui lui a valu d’être contestée ?
Christian dirige un musée et en tentant d’aider une personne, il se fait voler son portefeuille et son téléphone. En colère, il décide de menacer par le biais d’une lettre son voleur. Postulat de départ plutôt simple pour un film qui se révèle être d’une profondeur rare. En effet, The Square confronte le monde de l’art et notre société en évoquant la solidarité qui semble être aujourd’hui une surprise quand elle croise notre route. Ce fameux “Square” qu’évoque le titre est une oeuvre d’art symbolisant une zone où l’on pourrait être aidé, secouru par autrui. Ce lieu lie le monde de l’art et celui de gens en mal de mains tendues pour les aider (ici on notera l’omniprésence de SDF qui se fait l’écho de ce propos).
En combinant, l’absurdité dont l’art peut faire preuve (les tas de sables en sont le reflet) et la conduite de son protagoniste principal, le film offre une teneur particulièrement profonde à son propos. On voit se télescoper des comportements honteux à des scènes surréalistes (la scène de “l’artiste-primate” glacera le sang par sa symbolique si spéciale à une heure où le harcèlement se voit dénoncer de manière forte dans le monde du spectacle et le monde plus généralement) créant ainsi une confrontation entre des mondes en totale déconnexion. De ce fait, l’oeuvre de Ruben Ostlund trouve une force qu’elle parvient à décupler grâce à un humour grinçant comme le montre ses dialogues fous ou certaines scènes comme celle de l’interview d’un artiste américain interrompue par une personne atteinte du syndrome de Tourette. Jamais faux ou facile, le film jongle avec intelligence dans sa construction entre sérieux et absurde pour offrir un mélange détonant et prompt à diviser les spectateurs.
Clairement singulière, l’oeuvre proposée ici marque tant elle varie ses points de vues et les fait entrer en résonance. Ce choc des réalités se matérialise par des choix musicaux pertinents avec une musique expérimentale et industrielle mais aussi avec l’aide d’un casting excellent. Outre Claes Bang qui campe Christian, on trouve Dominic West en artiste perché et Elizabeth Moss en journaliste qui font de leurs quelques apparitions des moments savoureux. On notera aussi la gestion admirable du cadre par Ostlund tant il parvient à jouer de l’espace avec intelligence et finesse pour créer des clivages ou appuyer son propos. The Square est une oeuvre à la plastique renversante de finesse et d’austérité paradoxalement car elle ne cesse de pousser des limites pour s’exprimer et pousser le spectateur à la réflexion.
Une palme d’or d’une originalité folle mais surtout un film grand et marquant. The Square marquera assurément cette année 2017.
Synopsis
Christian est gère un musée et semble être un homme de valeurs. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée « The Square », autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Quand il est victime d’un vol, sa nature profonde ressurgit et dévoile son vrai visage.
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