Kingsman : The Golden Circle (2017)
Review Overview
Note
7Clairement, Matthew Vaughn a une touche artistique singulière et notable. Capable de ressusciter une saga massacrée (X-Men) ou faire un film de super-héros sans supers pouvoirs (Kick Ass) il semble à l’aise pour faire rire, se montrer irrévérencieux et procurer un bonheur instantané. Mais il y a une chose qu’il s’est refusé à faire : une suite à une de ses oeuvres. Pourtant, il débarque avec la mouture numéro 2 de la saga Kingsman.
Unité d’agents secrets britannique ultra-classieuse, Kingsman avait réussi le pari de mélanger le style bondien et une insolence exutoire. Témoin de cette volonté, la scène de l’église du premier Kingsman qui se révèle être un réceptacle à la folie gangrénant notre société. Sur le morceau Free Bird de Lynyrd Skynyrd, Colin Firth virevoltait dans un ballet somptueux de technique et de brutalité. Tout cela pour vous dire que Kingsman premier du nom est un film audacieux et maîtrisé. La tâche de ce Golden Circle est donc de succéder à une telle oeuvre sans paraître ridicule.
Le héros du premier volet Eggsy, Taron Egerton, a pris du galon et est devenu un agent à part entière. Mais la destruction de l’agence Kingsman sonne pour lui une fin bien trop dure et rapide. L’émergence du cercle d’or dirigée par la surprenante Poppy (incarnée par une Julianne Moore remarquable de prestance) va lui donner l’occasion de se battre pour une fois de plus sauver le monde. On retrouve à ses côtés un casting étoilé : Halle Berry, Mark Strong, Channing Tatum ou encore Elton John (hilarant au passage).
S’il prend un départ jouissif avec une scène d’action imposante, Kingsman possède un poids dont il ne se défera pas. L’abus de références au premier volet est d’une bêtise affligeante : nous avons vu le premier film donc nous le connaissons et il est inutile de nous rappeler chacune des répliques de ce dernier (et pour ceux qui ne l’ont pas vu, c’est encore plus inutile). Si l’on fait abstraction de cela, on retrouve de l’action à gogo (scènes de poursuite, scènes de combats à la chorégraphie stylisée) et un humour parfois douteux qui pourra choquer (nul besoin de citer la scène, elle est reconnaissable sans difficulté). Cependant, le cocktail fonctionne grâce à une énergie que l’on ne rencontre pas souvent dans les blockbusters. Le mélange qu’offre Vaughn est donc à prendre avec détachement et les velléités morales des vilains sonnent encore une fois comme un reflet à la société. Notamment ce président américain idiot et dangereux qui renvoie au président agent orange (référence faite lors de la séance des Grammy Awards 2017).
Arborant une structure semblable à son prédécesseur, l’effet de surprise en moins, et affaiblit pas ses clins d’oeils à son aîné, Kingsman The Golden Circle reste un divertissement agréable et jubilatoire.
Synopsis
Eggsy coule désormais des jours heureux avec la princesse suédoise Tilde. Des attaques simultanées détruisent le quartier général du Kingsman et tuent tous les agents. Les seuls survivants, Eggsy et Merlin, sont alors amené à rencontrer leurs homologues américains du Statesman.
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Excellent divertissement mais à ne pas voir avec ses enfants. La présence malheureuse de Channing Tatum laisse cependant présager une suite ou une série douteuse…
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