La Planètes des Singes : Suprématie (2017)
Review Overview
Note
6Depuis Charlton Heston et sa cruelle découverte de la planète des singes, la saga a fait du chemin. Ultime volet d’un reboot à l’envergure dessinée par le très bon premier volet Les Origines, ce dernier opus entend conclure de manière définitive cette nouvelle trilogie (jusqu’à la prochaine remise à zéro).
Les Origines posait un cadre remarquable de profondeur avec en toile de fond la naissance de César incarné par Andy Serkis (le roi de la motion capture). Se posaient alors des questions éthiques et morales pendant que se développaient les problèmes futures de la saga : l’avènement d’une ère où les singes contrôleraient le monde. L’Affrontement faisait perdurer cette lutte en créant un rapport complexe entre un César, leader de son peuple et des humains recherchant le conflit à tout prix comme source de résolution du conflit.
Dans Suprématie, la guerre est déclarée. César mène son peuple face à une armée humaine repliée. Le principal opposant est ici incarné par Woody Harrelson qui semble peu concerné par cette lutte à l’opposé d’Andy Serkis qui une fois de plus fait étalage de son talent immense. En effet, ce volet se veut une conclusion à la saga mais il se résume à un patchwork, qui s’il est loin d’être mauvais, pêche par son manque d’ambition narrative et scénaristique. D’une part, le film résume la trilogie à un affrontement entre César et le colonel. Une absurdité évidente car le conflit à une ampleur qui dépasse le cadre personnel dans lequel le récit se cloisonne. Apparait alors cette question évidente : pourquoi résumer une trilogie à une lutte entre deux protagonistes ? Christopher Nolan répondait de manière cinglante par le biais du joker dans The Dark Knight
Tu ne croyais pas que j’aller risquer de perdre la bataille pour Gotham dans un pugilat avec toi ?
Et bien ici le film n’évite pas cet écueil en offrant un final qui ne résout rien et sonne totalement faux. D’autre part, les enjeux et luttes internes des protagonistes sont expediés sans véritable sens du dramatique. C’est bien simple, des qu’un problème se pose, un personnage est sacrifié ou apparaît pour sauver la situation. Ce manque d’intensité se retrouve notamment dans les scènes cruciales du camp de détention du colonel.
Pourtant, ce tableau noir qui est dressé se doit d’être nuancé. En effet, le film se regarde avec intérêt car il sait offrir des séquences prenantes et même touchantes. La volonté de Matt Reeves est avant tout émotionnelle tant il insiste par l’usage de gros plans sur ses personnages pour amplifier la pointe dramatique. C’est d’ailleurs lors de ces plans que l’on est le plus bluffé par la qualité technique du film. Les singes sont tout simplement modélisés à la perfection et l’on oublie le temps d’une séance que l’on est en présence d’effets spéciaux. On notera aussi des micros touches humoristiques bien senties grâce un singe attachant. Enfin signalons aussi la bande originale qui se démarque par des morceaux empreints de justesse émotionnelle et beaux dans leur ensemble.
Sans être une totale réussite, Suprématie est un film qui se laisse regarder mais qui offre une amère conclusion à cette nouvelle trilogie de la planète des singes.
Synopsis :
Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.
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