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Filmosaure | August 6, 2017

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L’amant double (2017)

Stéphanie Valibouse

Review Overview

Note
6

Plaisant

Sortie (France) : 26 mai 2017

François Ozon mimique David Cronenberg dans un thriller gentiment pervers aux airs de déjà-vu.

En 1988, David Cronenberg sortait Faux-Semblants, petit perle horrifique dans laquelle Jeremy Irons, gynécologue légèrement frappé, partage une amante avec son jumeau. Trente ans plus tard, François Ozon lui rend (un peu trop) hommage avec cette romance malsaine entre la fragile Chloé (Marine Vacth) et son psy (Jérémie Renier).

L'amant double François Ozon

Sortant de sa zone de confort, le cinéaste quitte le charme discret de la bourgeoisie déviante pour effleurer le cinéma d’horreur, voire la série B. Il est donc d’autant plus extraordinaire de voir un film de cette nature en Compétition officielle à Cannes, bien qu’il soit pudiquement qualifié de thriller érotique. Après un premier quart d’heure assez insignifiant, on se laisse volontiers embarquer dans les fantasmes gémellaires du cinéaste et les petits jeux (souvent érotiques) de dupes qui pavent Les amants doubles. L’alchimie Vacth-Renier fonctionne plutôt bien, l’ambiance s’installe agréablement et on se prend même parfois à frissonner… ou à rire. On ne rit pas avec le film, mais de lui, en espérant que c’était bien là l’intention de François Ozon qui s’amuse parfois avec les codes du cinéma horrifique cliché.

Mais Les amants doubles souffre de ses inspirations autant qu’il s’en nourrit. Adapté très librement d’un roman de Joyce Carol Oates, il multiplie les clins d’œil à ses maîtres : Alfred Hitchcock, Orson Wells… ou encore Ridley Scott ? Vendu comme un thriller à la “De Palma”, L’amant double est surtout, au-delà de son scénario, une copie édulcorée des obsessions cronenbergiennes de la première heure : les chairs déformées, la terreur de l’outil médical, la perversité sexuelle, le plaisir dans la violence, la vision altérée de la réalité. Et puis, un twist ultra-prévisible, digne des pires (et donc des meilleurs !) épisodes de Nip/Tuck, soap opera médical de génie.

Faux-semblants David Cronenberg

Faux-semblants, par David Cronenberg. 1988.

Il en résulte un film nonchalamment plaisant, pas inintéressant ni ennuyeux, mais plombé par ses références qui le cannibalisent jusqu’à nous faire oublier qu’il y avait François Ozon à la barre.

Synopsis

Chloé, une jeune femme fragile, tombe amoureuse de son psychothérapeute, Paul. Quelques mois plus tard, ils s’installent ensemble, mais elle découvre que son amant lui a caché une partie de son identité.

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