La Belle et la Bête (2017)
Review Overview
Note
8La Belle et la Bête pallie ses quelques défauts grâce à des costumes sublimes, un casting exemplaire et une légère réécriture, pour presque deux heures d’émerveillement. Mais est-il trop fidèle à son aïeul animé ?
Les studios Walt Disney Pictures continuent sur leur lancée, produisant des remakes de leurs dessins animés les plus iconiques. Ceux-ci ont enchanté l’enfance des parents d’aujourd’hui qui retournent probablement avec plaisir dans les salles. Certains de ces remakes proposent un divertissement de qualité mais calibré sur un modèle type, renouvelable à l’infini : une transposition fidèle, parfois plan par plan, en approfondissant légèrement l’écriture de certains personnages. Cendrillon (Kenneth Brannagh, 2015), Le livre de la Jungle (Jon Favreau, 2016) et enfin, La Belle et La Bête de Bill Condon se calent sur ce modèle. Des films de commande dirigés par des réalisateur ayant fait leurs armes sur des sagas à succès : Thor, Iron Man, Twilight. S’éloigner de ce schéma est un risque potentiel pour le studio qui est capable du meilleur (Maléfique, avec Angelina Jolie) comme du pire (Alice au pays des merveilles de Tim Burton).
Ce nouveau film La Belle et la Bête reste donc curieusement fidèle au dessin animé qui a ensorcelé nos jeunes années. Parfois, nous avons le sentiment de voir une transposition live plan par plan plutôt qu’une nouvelle adaptation ; il faudra donc peut-être éviter de revoir le dessin animé juste avant sous peine de voir double. Les modestes changements apportés concernant surtout les personnages qui bénéficient d’un peu plus de personnalité ou de contexte. On explore notamment l’absence de mère de Belle, et son féminisme d’avant-garde (n’oublions pas que nous sommes dans la France du XVIIIè siècle) est un peu plus mis en avant : elle dit clairement ne pas rechercher l’amour à tout prix, et même ne pas forcément vouloir d’enfants. Personne ne semblait plus parfaite pour incarner ce rôle qu’Emma Watson, figure engagée pour l’égalité des sexes, et Belle nous ravit autant de ses grands yeux bruns que grâce à son verbe piquant.
A ses côtés, une Bête plus humaine : ses traits, tout comme ses motivations, sont généralement moins bestiales. En conséquence, une Bête (malheureusement ?) moins effrayante à ses débuts, mais aussi moins égoïste, qui justifie d’autant plus une possibilité de romance entre les deux héros et atténue l’aspect polémique “syndrome de Stockholm” de leur relation. Seul regret : Dan Stevens manque parfois d’aspérités et cela se ressent, surtout au dénouement. Et puis, autour d’eux, une sélection d’acteurs admirables, dont l’excellent Luke Evans qui incarne un Gaston délicieusement insupportable. Son acolyte LeFou reste désopilant, mais aussi beaucoup plus attachant. Audra McDonald donne vie à Garderobe et la sort de l’ombre.
Seuls, Ewan McGregor et Ian McKellen, parviennent difficilement à nous faire oublier Lumière et Big Ben tels que nous les connaissions, les seuls à perdre de leur personnalité. En partie responsables de cela, les effets spéciaux numériques tendent aussi à gâcher la magie de certaines scènes, et notamment l’iconique séquence “C’est la fête”, transformée en bouillie visuelle insipide. Mais nous pardonnons cet écart grâce aux décors époustouflants, aux costumes sublimes, et à la composition musicale d’Alan Menken qui nous transporte avec autant de bonheur qu’il y a 25 ans.
On ne comprend pas trop ce que La Belle et la Bête version 2017 apporte de plus à l’univers Disney (mis à part de l’argent), mais il reste un divertissement de qualité, fidèle à l’esprit d’origine, qui se regarde avec plaisir. C’est aussi l’occasion de ressortir ses grands classiques pour les faire découvrir aux enfants. En espérant que les studios oseront plus de risques avec les adaptations à venir d’Aladdin, Mulan et… Le Roi Lion.
Synopsis
Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S’étant perdu une nuit dans la fôret, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d’amour pour elle, mais victime d’une terrible malédiction.
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