Sans concession, Les élues (Las elegidas) dépeint l’enfer de la prostitution forcée au Mexique. Une oeuvre choc, présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2015.

Elles ont entre quatorze et vingt ans. Leur regard trahit la fatigue lorsque, assises dans une petite pièce nue, elles n’offrent qu’un pauvre sourire aux hommes venus chercher un peu d’amour en leur compagnie. Ici, dans un bordel paumé à la frontière mexicaine, l’amour est synonyme de viols et de coups perpétués par une succession de clients trop rustres. A 500 pesos (30€) la passe, “par derrière c’est 100 de plus, une pipe aussi”, elles doivent rapporter 6000 pesos à la fin de la journée sous peine d’être punies.

Choisies puis piégées, les jeunes femmes sont retenues contre leur gré. Ce sont leurs copains qui, après une période de séduction visant à les rendre prêtes à tout, les poussent à se prostituer. Si elles refusent, elles sont enlevées. Les élues sont maudites, comme lors d’une horrible tombola.

David Pablos utilise la suggestion, plus insoutenable que les images. La réalité crue des sons d’une passe inspire un dégoût d’autant plus violent que la caméra est fixée sur le visage innocent et encore juvénile de Sofia, quatorze ans, par contraste avec les corps flasques des hommes qui viennent la voir.

Le malaise provient également d’une situation a priori sans issue : la police et les habitants, complices, ne seront d’aucune aide, et les ravisseurs jouent sur la peur de voir un malheur arriver à ses proches en cas de fuite. En proie à ces contraintes, Ulises qui est responsable de l’enfermement de Sofia, fait tout pour l’en faire sortir, quitte à lui trouver une remplaçante. Et alimenter ainsi l’infâme système.

Synopsis

Sofia, 14 ans, est amoureuse d’Ulises. A cause de lui, et malgré lui, elle devient la proie d’un réseau de prostitution. Pour l’en sortir, Ulises devra lui trouver une remplaçante…