Diversion (2015)
Review Overview
Note
3On éprouve un certain plaisir coupable à aller voir le trop rare Will Smith dans son nouveau film. Diversion se vend d’ailleurs sur son nom, et celui de Margot Robbie, la bimbo du Loup de Wall Street. Il est vrai que le projet peut difficilement mettre en avant d’autre atouts, tant on a l’impression de se faire arnaquer. Ca tombe bien, c’est l’un des sujets du film.
Diversion est l’histoire d’un arnaqueur professionnel (Will Smith) qui va prendre sous son aile une apprentie (Margot Robbie), et dont la relation va aller beaucoup plus loin, bien que la limite entre le bluff et les vrais sentiments n’est jamais loin. Et après une séparation, ils se recroisent trois ans plus tard, ce qui va évidemment bouleverser les plans de chacun.
Il ne faut pas plus de cinq minutes au film pour installer son contexte : un arnaqueur, une rencontre, une apprentie, de l’argent facile, de la manipulation et des belles voitures. Beaucoup trop vite pour qu’on ait le temps d’assimiler ce qui se passe. Volonté scénaristique diront certains, coupes de la production diront les autres. Dans tout les cas, cette introduction est ratée, et ne va pas nous aider à rentrer dans le film. La première partie est ce que j’ai vu de plus laborieux et caricatural depuis longtemps. Seule une scène où le personnage de Will Smith se frotte à un richissime asiatique dans un concours démentiel de paris sportifs pendant un match de football américain vient redorer le blason et mettre un peu de “pep’s” à cette histoire qui manque pourtant cruellement de profondeur.
Le récit est volontairement décousu, ce qui au fond n’est pas déplaisant. On enchaine les différentes arnaques et péripéties des personnages. Cependant le manque de fil rouge finit par nous ennuyer, malgré une tentative de séduction par la pseudo-romance, mais qu’on voit venir à 1000 km, tout comme la fin, sans enjeux, qui est tout ce qu’il y a de plus prévisible. Le film tente juste d’être « cool », mais s’enferme en même temps dans un vide scénaristique assez affligeant. Reste la bande-originale, inspirée et funky.
Mais alors que sont venus faire Will Smith et Margot Robbie dans cette galère ? En fait l’explication est simple. Le premier s’enlise depuis quelques années dans des projets qui ont du mal à trouver leur public, et Diversion ne déroge pas à cette règle. Celui qui fut jadis un chasseur d’extraterrestre, un super-héros alcoolique et un coach en séduction n’est aujourd’hui plus aussi bankable qu’avant, comme le fait remarquer Slate. Quant à Margot Robbie, elle a été élevée au rang de star en jouant la muse de Leonardo Di Caprio pour Martin Scorsese. Mais difficile de dire si c’était pour sa plastique ou son jeu d’actrice (enfin non en fait, c’est clairement évident). Du coup dans un film sans ambition, il faut bien un homme musclé, fort, belle gueule et ultra-connu ainsi qu’une bimbo surcotée pour sauver quelques plans et ravir le spectateur le moins exigeant, même si dans le même temps on renforce les clichés.
Ainsi, comme semble l’indiquer sont titre, Diversion ressemble plus à un objet de divertissement idiot qu’à une œuvre cinématographique en soi. Certains y trouveront leur compte, mais il existe déjà tellement de films similaires, dont certains peuvent se targuer de chercher un peu plus que la simple satisfaction du spectateur primaire qui a mis son cerveau sur Off. Ici, le film fait juste diversion (oui elle est facile celle-là).
Synopsis
La relation entre un arnaqueur professionnel et une apprentie criminelle vient perturber les affaires de chacun, quand ils se recroisent quelques années après leur première rencontre.
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