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Filmosaure | June 26, 2018

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Horns (2014)

Stéphanie Valibouse

Review Overview

Note
8

Savoureux

Sortie (France) : 1er octobre 2014

Drôle, poétique et effrayante, l’adaptation du roman fantastique de Joe Hill reste très fidèle à l’original. On y retrouve Juno Temple plus éthérée que jamais, et Daniel Radcliffe dans un rôle à forte personnalité.

Alexandre Aja, féru de films d’épouvante, sort légèrement de sa zone de confort et propose un long métrage certes fantastique, mais bien loin du thriller horrifique. Via une narration à la première personne, nous accompagnons Ignatius (“Ig”) à travers son périple sous forme d’enquête pour retrouver le meurtrier de sa petite amie ; un meurtre dont il est accusé à tort depuis un an. Mais s’il s’agit là d’un fil rouge d’autant plus exploité par Aja pour rythmer Horns, l’élément le plus intrigant consiste évidemment en ces étranges cornes de démon poussant peu à peu sur le crâne du héros. Peu à peu, Ig réalise que ces cornes ont le pouvoir d’influencer son entourage, et notamment de leur faire avouer d’horribles vérités sur les péchés qu’ils ont commis…

Horns Daniel Radcliffe

La mise en scène reflète clairement dès le départ le contraste entre les souvenirs paradisiaques de la relation entre Merrin et Ig, et l’enfer vécu par ce dernier à présent. Une atmosphère féérique toute particulière imprègne les scènes se déroulant en forêt. Le sol moussu et le soleil filtrant à travers les feuilles se font témoin des amours innocentes du jeune couple dans les souvenirs d’Ig, tandis que les sous-bois ou le lac avoisinant se font menaçants, sombres à l’occasion. Les dialogues riches en allusions célestes ou démoniaques nous rappellent que Lucifer n’est qu’un ange déchu… comme Ig, tombé en déchéance après le drame dont il a été victime.

Daniel Radcliffe trouve en Ig le personnage fort qu’il semble chercher depuis plusieurs années. Difficile de se défaire de l’identité Harry Potter, mais le pari est ici relevé sans effort, dans l’incarnation de ce personnage déchu qui n’a plus rien à perdre, à l’humour féroce, littéralement consumé par la vengeance. Face à lui, Juno Temple, petite créature étrange et fascinante, hante les souvenirs de tous. On regrette simplement que le personnage de Lee ne soit pas exploité à sa juste valeur, notamment au niveau de son passé.

Horns Daniel Radcliffe Juno Temple

Joe Hill suit déjà les pas de son père Stephen King avec talent, en atteste le succès de l’ouvrage Horns. Alexandre Aja en offre une adaptation globalement fidèle, s’attachant à respecter l’humour noir découlant de situations si horribles qu’elles en deviennent loufoques. Les quelques libertés de scénario prises par le cinéaste ne plombent pas trop l’ensemble, bien que pour quelqu’un n’ayant pas lu le livre, l’ensemble puisse paraître long à se mettre en place, et le dénouement plutôt kitsch.

Divertissant et touchant, Horns se hisse finalement parmi les meilleures oeuvres d’Alexandre Aja. Un cocktail intéressant de genres épaulé par Daniel Radcliffe au sommet de sa forme ; à découvrir pour son originalité.

Synopsis

Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…

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