The Search (2014)
Review Overview
Note
5Après The Artist, Michel Hazanavicius change complètement de registre avec The Search est présenté à Cannes en Séléction Officielle. Malgré un sujet difficile et intéressant, le traitement manque de profondeur et d’émotion.
Edit : La critique a été rédigée à Cannes, avant que le film ne soit raccourci pour sa sortie nationale.
The Search relate le conflit tchétchène, à travers les regardes croisés de personnages, confrontés chacun à un aspect de cette guerre contre le pouvoir russe. Le film s’ouvre sur une vidéo amateur, et confère au film un aspect documentaire, que Michel Hazanavicius tient à fusionner avec le romanesque et la fiction. La liaison de ces deux genres, et les quelques témoignages que l’on peut entendre, appuient la véracité des faites, et la crédibilisation de l’histoire. De plus, on constate un travail fort appliqué sur les décors, le plus souvent d’origine (le film a été tourné dans les campagnes géorgiennes), et l’esthétique elle-même. L’image granuleuse, des couleurs froides, des paysages de ruines, on ne pourra donc pas reprocher à Michel Hazanavicius de ne pas s’appliquer dans les détails.
Malheureusement, l’application à la mise en scène ne suffit pas à créer l’émotion, et le problème principal du film, réside dans cette froideur et la quasi impossibilité de s’attacher, qui met le spectateur à distance de l’histoire. On ne parvient pas à ressentir une quelconque empathie pour l’histoire des personnages, n’ayant pas exemple aucune indication sur leur passé. Les personnages joués par Berenice Bejo et Annette Benning, sont par exemple d’une simplicité hallucinante, alors que leurs personnages sont au centre du récit. Aucun passé et aucuné réelle identité : quel est l’origine de leur engagement ou pour quoi se battent-elles concrétement ? On manque cruellement d’explication et d’épaisseur, Hazanavicius ne faisant qu’effleurer la psychologie de ses personnages et s’attardant trop sur un récit linéaire et factuel. On retient cependant le jeu du jeune garçon, expressif et intense, sans trop de dialogues, et l’histoire parallèle du soldat enrolé et conditionné par l’armée russe., qui aurait même mérité un film à part entière.
Saluons toutefois en passant, la volonté de Michel Hazanavicius de diversifier son cinéma au maximum, là ou beaucoup de réalisateurs français ne se contente que d’un genre, toute leur carrière.
Malgré une évidente volonté de bien faire, The Search manque de consistance et finit par tomber à plat, surtout à cause d’un manque évident d’émotion et de touches mélodramatiques. Dommage pour un film de guerre, si rare dans le paysage cinématograhique français. N’est pas Spielberg qui veut.
Synopsis :
Le film se passe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Il raconte, à échelle humaine, quatre destins que la guerre va amener à se croiser. Après l’assassinat de ses parents dans son village, un petit garçon fuit, rejoignant le flot des réfugiés. Il rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union Européenne. Avec elle, il va doucement revenir à la vie. Parallèlement, Raïssa, sa grande sœur, le recherche activement parmi des civils en exode. De son côté, Kolia, jeune Russe de 20 ans, est enrôlé dans l’armée. Il va petit à petit basculer dans le quotidien de la guerre.
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