Journal du Festival de Cannes 2014 – 5e et 6e parties
JOUR 5 – Qui a dit qu’il pleuvait à Cannes ?
Après un coucher tardif aux environs de 2h, le lever de 6h30 est peu glorieux. Mais, ayant séché les cours la veille, je dois me reprendre et retourner à mes séances habituelles de 8h30, mes préférées. Aujourd’hui, il faudra bien se concentrer, car il s’agira de The Search, dernier Hazanavicius, 2h2O de guerre tchétchène. Mais comme à mon habitude, je refuse l’endormissement et tiens vaillamment le coup, même si le film ne me touche pas plus que ça. J’enchaîne ensuite avec les frères Dardenne en séance de rattrapage, l’ayant raté la veille. Je découvre la Salle du Soixantième, qui ressemble celle-ci au moins à une vraie salle de cinéma : fauteuils rouges bien confortables et de l’espace pour mes jambes (difficile de caser mes 1m75 dans les salles cannoises, qui mériteraient toutes un petit rafraîchissement). Le film me déplaît au plus haut point, ce qui ne m’étonnes pas plus que ça, mais je me vois en plus, touchée par La Malédiction du Voisin. Tandis qu’a la séance d’hier, mon voisin se permettait des commentaires à voix haute pendant tout le film, les deux de mes séances d’aujourd’hui s’étaient apparemment donné le mot pour empiéter sur ma place, s’affalant presque sur mon accoudoir. Note à moi-même, choisir sa place en fonction du voisin, si possible pas trop avachi, grisonnant et bedonnant (j’ai constaté les facteurs communs).
A ce stade du Festival, j’avoue frôler un peu l’overdose de films, je préfère donc m’octroyer une pause jusqu’au soir, pour pouvoir écrire sur mes 4 films en retard, et me reposer un peu l’esprit et échapper à la foule et la chaleur écrasante de cette journée.
Je suis à une moyenne de 3 films par jour, que j’essaie depuis hier, tant que faire se peut, de répartir dans la journée. Demain, j’en prévois 4, ce qui déroge à la règle, mais arrivant en fin de parcours, je ne voudrais pas rater un éventuel gagnant. Ce soir donc, il s’agira de rattraper le dernier Cronenberg, dans un cinéma local, comme un spectateur lambda, l’esprit au repos, n’ayant pas de critique prévue pour celui-ci (vous pourrez lire ici celle de Betty Elms).
En espérant ne pas me coucher trop tardivement pour être en forme pour Ken Loach demain matin, dernière vraie attente de ce festival…
JOUR 6 – Ca pique et ça mouille
La veille de mon départ de Cannes, on peut dire que se lever à 6h30 devient une véritable épreuve. Motivation psychologique maximum. Et je ne vous parle pas de la dernière projection de demain…
Bref, forte de mes énormes cernes, je me traîne tel un zombie au Grand Théatre Lumière pour Jimmy’s Hall, nouveau Ken Loach, que j’ai bien hâte de découvrir. Assez académique, il est tout de même léger et moins « intellectuel » que le reste des films séléctionnés, une bouffée d’air frais pour mes neurones. La lutte contre le sommeil est intense, mais rien de tel, qu’une tempête pour vous réveiller ! Car figurez-vous, qu’après une semaine de chaleur (et en écho au titre de mon jour précédent), l’Apocalypse est arrivée sur Cannes, et bien sûr, juste le jour ou je ne prend pas mon parapluie. Je rappelle également que je n’ai pris aucune paire de chaussures fermés, et que dans ma confiance absolue, je n’ai pas non plus de veste. Ah oui, et j’avais fait un petit brushing le matin. Donc voilà, voilà…
Je décide dans un élan de folie pure, de tenter d’entrer à la séance de midi de Mommy, le nouveau Dolan acclamé depuis hier. Malheureusement, seulement 40 places sont réservées pour la presse et après quelques minutes d’attente, je décide, trempée jusqu’aux os, d’abandonner la partie. Avant de rentrer à l’appartement, arrêt devant la salle de conférence de presse, pour capter la fin de celle de Jimmy’s Hall et le début de celle de Mommy. Résultat, nous rencontrons, Ken Loach et ses acteurs, ainsi que Xavier Dolan, et qui vient signer des autographes à côté de nous. Instant groupie.
Retour à l’appartement, après un énième repas cheeseburger-frites, pour écrire et se sécher un peu avant de repartir attendre sous la pluie pour la prochaine séance, Charlie’s Country. Le film est long, trèèèès long, malgré un sujet intéressant, dommage, je n’avais pas besoin de ça pour m’endormir.
Nous nous lançons ensuite dans la bonne vieille course à la place pour la projection de Mommy à 21h30. Nous attendons à peu près une heure, souffrant en plus des questions absurdes (« mais qu’est ce que ça veut dire Mommy ? »), des regards fixes et des blagues douteuses (« Ah c’est la mommy d’Egypte! »). Finalement, nous parvenons à obtenir une seule place et en faisons profiter notre colocataire Chloé, qui a un badge inférieur aux nôtres, et qui est une fan incontestée de Xavier Dolan. Nous tenterons donc notre chance à la toute dernière séance de rattrapage le lendemain, en espérant pouvoir enfin découvrir le plus sérieux prétendant à la Palme…
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