Cinquante six heures, c’est la durée totale des épisodes de la mini série allemande Heimat crée par Edgar Reitz et dont sont tirée ces deux nouveau épisodes, Heimat I – Chronique d’un Rêve et Heimat II – L’Exode.

Ces deux nouveaux films fonctionnent comme un préambule à l’épopée spectaculaire de Heimat, créée par Edgar Reitz, il y a 30 ans de ça. Ceux-ci nous content aujourd’hui l’histoire d’une famille de paysans allemands, entre 1842 et 1844, obligés de trouver refuge au Brésil et de reconstruire leurs vies, loin de leur terre natal, leur Heimat. Même si le mot n’a pas d’équivalent français précis, Heimat désigne en effet la partie et la terre natale, symbole de ces familles déracinées, arrachés à leur vie tranquille.

Nous suivons l’histoire à travers de Jakob, fils de forgeron passionné de lecture et tiraillé entre ses idéaux intellectuels et la nécessité de se battre. Au-delà de l’aspect historique, Heimat brille par son histoire intemporelle et l’identification au personnage de Jakob. Ce jeune homme qui voit son avenir paisible chamboulé par le retour de son frère et son amour naissant pour une jeune fille du village, ravit par le charme de celui-ci. Partir se battre contre sa volonté ou rester et tenter d’aider au mieux les siens, voila le choix auquel est confronté le jeune Jakob. Tout est question de liberté et de la façon qu’a chacun de la trouver, même intérieurement.

Techniquement, l’esthétique de la mise en scène et du noir et blanc, témoignent d’une maîtrise extrême.  L’image n’est éclairée que sporadiquement et symboliquement, par quelques touches colorées et, sur des objets, un champ ou un regard. L’épopée historique d’Heimat contraste avec  la sobriété de sa mise en scène, attachée à montrer la vie des ces paysans. La référence au Ruban Blanc de Michael Haneke est toute trouvée et on se doute fort qu’Heimat a été l’une de ses principales inspirations. Le film a en effet cette force de conter une histoire intime dans un contexte historiquement très marqué, et d’éviter tout effet spectaculaire pour s’attacher au mieux à l’histoire de ces personnages et au temps qui passe.

 Malgré cela, on constate assez rapidement une volonté un peu trop présente d’expliciter l’motion sans vraiment la sous-entendre. Un sentiment qui se ressent fortement dans le jeu parfois trop insistant de Jan Dieter Schneider qui fait de Jakob un personnage parfois pathétique.  De plus, le procédé elliptique dans le déroulement de l’histoire laisse parfois à penser que le réalisateur cherche à éviter de donner la moindre explication ou s’attarder sur des détails, dont nous aurions pourtant besoin.

Heimat est une fresque qui brille par son ambition, tant dans sa durée que sa mise en scène, même si certains moments trop peu détaillés ou trop contemplatifs, laisse le spectateur un peu dubitatif.

SORTIE DVD : 4 mars – Potemkine (Facebook)

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Synopsis :

1842-1844, L’histoire de la famille Simon. Johann le père forgeron, Margret la mère, Lena la fille ainée, Gustav et Jakob les fils, Jettchen et Florinchen leurs futures épouses. Les coups du destin risquent de détruire cette famille mais c’est une histoire de courage et de foi en l’avenir. 
Des dizaines de milliers d’Allemands, accablés par les famines, la pauvreté et l’arbitraire des gouvernants, émigrent en Amérique du Sud. “Un sort meilleur que la mort, ça peut se trouver partout”. Jakob Simon le cadet, lit tous les livres qu’il peut se procurer, il étudie les langues des Indiens d’Amazonie. Il rêve d’un monde meilleur, d’aventure, de dépaysement et de liberté. Il décide d’émigrer. Le retour de son frère Gustav du service militaire dans l’armée prussienne déclenche une série d’évènements qui met à rude épreuve l’amour de Jakob et bouleverse son existence.