The Grand Budapest Hotel (2014)
Review Overview
Note
9Wes Anderson fait évoluer son univers si particulier, son savoir faire unique et son talent de haute précision dans un environnement inédit. Après avoir ému et nous avoir emporté dans les souvenirs d’enfance, dans son précédent film, il s’attaque maintenant à l’histoire et les heures sombres de l’Europe.
The Grand Budapest Hotel n’aura pas volé son grand Prix du Jury à Berlin, et contribue à mettre le cinéma de Wes Anderson sur orbite, bien au delà de l’univers limité de ses premiers films. Le récit de The Grand Budapest Hotel est construit en tiroirs, plusieurs époques se superposent pour nous raconter l’histoire incroyable de cet hôtel et de son majordome, un homme fascinant, hors du temps joué par le – who else – Ralph Fiennes. M. Gustave est un homme distingué, amant de vieilles dames esseulées pour leur plus grand plaisir lors de leur visite. Majordome émérite, il prend sous son aile le jeune Zero. L’histoire s’emballe à la mort d’une de ses bienfaitrices, Céline Villeneuve Desgoffe Und Taxis. S’ensuivront de belles aventures rocambolesques.
Du coté du cadre historique la guerre, les nazis, les réfugiés, sont présents mais sans être dans une vérité historique, le récit se veut universel pour nous parler des atrocités de l’humanité. Le film s’inspire en partie des écrits de Stefan Zweig, muse de l’histoire en filigrane dans le film grâce à la présence du personnage de « l’Auteur ». Ces influences multiples et variées, ces faits, se relient autour du Grand Budapest Hotel.
L’Hôtel se situe à Zubrowka nom imaginaire qui n’est pas sans rappeler la Syldavie, influences tintinesque non dissimulée, également présente dans la forme des aventures de nos deux héros. Plastiquement les influences sont multiples, des années 60 à Charlie Chaplin. De nombreuses références viennent à l’esprit peut-être tout simplement parce que le style est éblouissant, Wes est passé maître ès composition et profondeur de champ. Les couleurs mat et pastels, la photographie classieuse et inventive nous régalent pour nous offrir une œuvre émouvante, colorée avec une touche non négligeable de poésie. Pour Anderson tout est dans le cadre, sur le fond comme sur la forme. Les années 60 sont filmées au CinemaScope alors que le cœur de l’histoire a droit au 4/3 pour une situation dans les années 30. Il se dégage de l’ensemble une fluidité et un naturel désarmant qui nous embarque sans même que l’on s’en soit rendu compte.
Cette visite dans le Grand Budapest Hotel a un goût bien particulier et vraiment très plaisant. Son héros séduisant est à l’image de son créateur, peut-être parce que comme lui, «Son monde s’était évanoui longtemps avant qu’il n’y entre, mais il en avait entretenu l’illusion pendant un petit moment.».
Synopsis
The Grand Budapest Hotel nous raconte les aventures de Gustave H, le majordome, “l’homme aux clés d’or” d’un somptueux hôtel européen de l’entre-deux-guerres et de son jeune protégé Zéro Moustafa. La course poursuite autour d’un tableau inestimable volé et un conflit autour d’un important héritage familial, suite à un meurtre forment la toile de fond de cette histoire au cœur de d’une vieille Europe.
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