Un Été à Osage County (2014)
Review Overview
Note
5Adaptation cinématographique de la pièce de théatre du même nom, August : Osage County (Un été à Osage County) est un film amer, et jusqu’au-boutiste, qui n’épargne rien à ses personnages, ni au spectateur.
Les américains excellent dans l’art du portrait de famille (Week end en famille, Another Happy day, Rachel se marie, Little Miss Sunshine et tant d’autres…) et souvent sur un registre comique. Dans Un été à Osage County, c’est plutôt l’acidité et la violence des échanges qui priment. Une flopée d’acteurs connus et reconnus, réunis pour une comédie à l’humour grinçant et des personnages bruts de décoffrage. Un peu trop ? Sans doute.
Au centre de ce récit à huis clos et comme souvent, point de départ de ce genre d’histoire : un événement qui réunira la famille au grand complet et fera tomber quelques grosses murailles. Passé une première demi-heure d’introduction, surtout centrée autour de la marâtre Meryl Streep, on assiste alors à la décrépitude totale des relations entre les personnages, à se demander même s’il a déjà été question d’amour dans cette famille. En effet, on peine à croire à autant de haine et de ressentiment, dans une famille qui semble toutefois assez banale et sans réel « vice caché ». Entre vieilles rancoeurs fraternelles, tromperies et jugements hâtifs, rien de bien nouveau sous le soleil, en somme…
Pour porter cette chronique familiale acerbe, un casting trois étoiles, et du talent là ou ne l’attendait pas forcément. Meryl Streep, dans la peau de cette « mère » de famille, sur-médicamentée et cancéreuse qui livre ici une performance extrême. Rôle à Oscar évident mais justement trop rodé pour le rendre naturel. La méchanceté qui habite cette femme ne saurait être seulement excusée par le deuil qui la touche. Peu de finesse et de sensibilité dans le rôle, auquel on préfèrera celui de Julia Roberts, dont la performance est une des bonnes surprises du film. Dure et naturelle, elle excelle dans le rôle de la grande sœur, la fille et la femme trompée, alternant fragilité et colère noire. Passons rapidement sur le rôle de Juliette Lewis, fidèle à elle-même et abonnée au rôle de l’ingénue caricaturale de service. Là où on ne l’attendait pas, c’est la « troisième sœur », Julianne Nicholson qui sort clairement du lot et habite le rôle, toute en finesse et justesse, contrastant avec l’excessivité ambiante.
Si l’on met de côté la violence totale des dialogues et cette haine plus ou moins latente dans le cœur de chaque personnage, Un Été à Osage County relève assez aisément le défi de l’adaptation. Malheureusement, malgré les bonnes performances de quelques-un(e)s, le résultat est bien trop accentué et violent pour que l’on ressente autre chose que de l’amertume face à cette famille décomposée.
Synopsis :
En famille, on se soutient. En famille, on se déchire… Suite à la disparition de leur père, les trois filles Weston se retrouvent après plusieurs années de séparation, dans leur maison familiale. C’est là qu’elles sont à nouveau réunies avec la mère paranoïaque et lunatique qui les a élevées. A cette occasion, des secrets et des rancœurs trop longtemps gardés vont brusquement refaire surface…
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