Dallas Buyers Club (2014)
Review Overview
Note
7Matthew McConaughey traverse les films avec le même talent, cette flamme qui l’anime depuis quelques années. Il se découvre à chaque fois de nouveaux rôles pour approcher de plus en plus le firmament des acteurs. A 44 ans, il pourrait bien, après un virage radical dans sa carrière, recevoir pour Dallas Buyers Club un précieux Oscar, convoité de tous.
Ron Woodroof est un texan, cow-boy misogyne, grand amateur de whisky et de cocaïne. Son hobby consiste à draguer des filles et à chevaucher des taureaux lors de rodéos. Un jour, il apprends qu’il est atteint du virus du SIDA, et qu’il ne lui reste plus que trente jours à vivre. En 1985, la maladie était incomprise, réputée être contractée par les homosexuels et par simple contact. Les gens ont peur et ne comprennent pas, Ron non plus. Cet homme décide alors de lutter, de trouver des solutions alternatives et il réussira à vivre beaucoup plus longtemps, qu’on ne lui avait prédit, et deviendra un fervent défenseur de la cause et un fournisseur de médicaments non homologués. Il se lance d’abord dans la contrebande à la frontière du Mexique avec un médecin radié du corps médical, et finit par voyager dans le monde entier pour se procurer des solutions plus efficaces et moins toxiques que l’AZT. Il revend ensuite illégalement ces médicaments à des séropositifs refusant d’attendre les solutions de la médecine légale contre cette épidémie mortelle. Son business, il le monte avec un transsexuel – un Jared Leto, transfiguré, sincère, doux, fragile, déchirant et tout amaigri – et créent ainsi le fameux ‘Buyers Club’.
Matthew McConaughey habite le rôle, avec 20 kilos de moins sur le dos, il nous bluffe par son caractère fragile et endurant, convaincant à chaque plan. Il excelle aussi bien dans l’émotion dramatique de sa « nouvelle » situation que lorsqu’il se déguise pour passer les frontières, soudoyant les autorités ou jouant de stratégies de vente auprès des groupes de soutiens. Les sujets abordés sont ici multiples, de la force de vivre au combat d’un individu contre les autorités, les industries pharmaceutiques, pour faire valoir son droit de se soigner comme bon lui semble, droit qui serait pourtant universel.
Dallas Buyers Club est une œuvre édifiante qui réussi à éviter le pathos pourtant inséparable de ce genre de sujet. L’émotion en devient plus fine, plus intense. Les costumes et les décors sont ancrés dans l’époque jusqu’au moindre détail, de manière naturelle et intelligente, ce qui renforce le jeu des acteurs et crédibilise l’histoire. Le scénario est fait pour faire rayonner les deux acteurs, sans entrer trop en profondeur dans les débats et les détails liés au SIDA même.
Le Canadien Jean-Marc Vallée nous livre un biopic dramatique sincère dont la mise en scène bien qu’un peu lancinante parfois, joue sur de très beaux cadres et reste fluide et bien montée. La forme est clairement mise au service des acteurs, mais ne laisse pas le film s’envoler et prendre la hauteur à laquelle il aurait pu prétendre. Une envergure et une audace, bien initiées dans quelques plans «épiphaniques» laissent entrevoir un rythme plus soutenu et auraient pu ouvrir le film sur un autre genre, plus épique mais le tout n’est pas toujours exploité. Cela finit par nous laisser sur notre faim.
Synopsis
Inspiré de faits réels, un électricien texan Ron Woodroof apprends qu’il est séropositif et qu’il lui reste trente jours à vivre. Alors que les traitements sont coûteux et en phases de test, Ron va se procurer des traitements alternatifs et naturels au Mexique, puis partout dans le monde de manière légale et illégale. Il crée alors un «Buyers Club» afin de partager avec d’autres séropositifs ces traitements.
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