12 Years a Slave (2014)
Review Overview
Note
6Adaptation de l’autobiographie éponyme de Solomon Northup, 12 Years a Slave met en scène l’histoire rare d’un esclave né libre. Pourtant, malgré le fort potentiel d’un tel scénario, Steve McQueen et son personnage incarné par Chiwetel Ejiofor, peinent à nous convaincre.
Acclamé outre-atlantique, 12 Years a Slave est le troisième film de Steve McQueen, après Shame et Hunger et certainement le plus ambitieux des trois mais aussi le plus complaisant. L’histoire de Solomon Northup méritait d’être portée à l’écran mais nous laisse comme un sentiment d’inachevé. Moins viscéral et dur que ses deux précédents films, McQueen signe ici un film bridé et plus mainstream, comme s’il voulait plaire au plus grand nombre… On en ressort en effet, avec le sentiment d’avoir assisté à une suite de scénettes, certes très convaincantes, mais linéaires et taillées pour ramasser le plus de récompenses possibles.
Au cœur du problème, le manque total de subtilité dans l’émotion. Tout est trop poussif et on a constamment la désagréable impression de DEVOIR verser une petite larme, au risque de passer pour un cœur de pierre. L’émotion ne paraît pas authentique et le tout se perd dans des méandres mélodramatiques, sans la moindre once de rébellion ou militantisme quelconque. Tout est fait pour appuyer le désespoir du personnage, mais surtout, le postulat assez douteux du départ. En effet, l’homme noir né libre, paraît mériter plus sa libération que l’esclave qui le fut toute sa vie. Alors certes, l’histoire est invraisemblable et ouvre une fenêtre sur un aspect de l’esclavagisme assez méconnu, mais avait-on vraiment besoin de mettre en avant plus qu’autre chose, cette liberté perdue ?
Le film reste malgré tout, un condensé de performances exceptionnelles, surtout par cette flopée de seconds rôles, qui auraient mérités pour la plupart un peu plus de consistance. Lupita Nyong’o est bouleversante, et trouve tout à fait sa place autour du casting masculin dont le talent n’est plus à démontrer : Paul Dano, Benedict Cumberbatch ou Brad Pitt, aussi brèves soient leurs prestations. 3ème collaboration de Steve McQueen et Michael Fassbender, celui-ci incarne de nouveau un homme tourmenté, dont les travers et la folie ne parviennent jamais à nous le faire détester. Un charisme exceptionnel qui écrase celui de Chiwetel Ejiofor et qui nous confirme que ce dernier n’a sans doute pas encore les épaules assez solides pour porter un film aussi ambitieux.
Si on reconnaît au film une certaine application à retranscrire les faits et l’histoire hors du commun de Solomon Northup, on en attendait beaucoup plus, surtout cette flamme si particulière qui donne leur âme aux très bons films et en fait des chefs d’œuvre.
Synopsis
Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité.
Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer sa vie…
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