Casse-Tête Chinois (2013)
Review Overview
Note
6Après la recherche d’identité (L’Auberge Espagnole) et la quête de l’amour (Les Poupées Russes) c’est l’heure du bilan, avec Casse-Tête Chinois, suite et fin (?) des pérégrinations de Xavier à travers le monde.
Cedric Klapisch rêvait de tourner aux Etats-Unis, c’est chose faite, avec le troisième opus de la saga « des voyages de Xavier » comme il aime l’appeler. Xavier a vieilli, il est maintenant papa et oscille entre Paris et New York, à courir après ses enfants et les femmes de sa vie. Casse Tête Chinois fait d’ailleurs la part belle à ses actrices. Tandis que l’amour était au centre des Poupées Russes, c’est ici que les personnages féminins sont les plus développés et mis en valeur, chacune ayant apporté sa pierre à l’édifice « Xavier ». A l’image d’une des scènes du film, où Wendy, Isabelle et Martine portent un regard attendri sur Xavier, Casse Tête Chinois est un film en forme de bilan post-quarantaine.
L’intérêt pour Cedric Klapisch était de mettre en avant l’évolution de son personnage principal et des femmes qui gravitent autour de lui, par rapport à la parentalité et ce qu’elle a changé pour eux. De fait, sans le vouloir forcément, ce sont de réels sujets de société qui transparaissent à travers le film : parentalité, homoparentalité, divorce, éducation… Les préoccupations de Xavier ne sont plus les mêmes qu’il y a 15 ans, et la continuité naturelle de la vie et des ses contrariétés font que l’on s’identifie toujours à lui, comme s’il faisait partie de la famille, depuis tant d’années. Malgré tout, c’est bien une évolution du personnage à laquelle on assiste, conservant toujours ses petits défauts, une instabilité évidente et cette bougeotte latente qui le mène ici tout droit à New York. C’est un autre regard que nous offre Cedric Klapisch, plus intime, moins touristique sur cette ville, berceau de la mixité sociale, et qui fait écho à la génération Erasmus de l’Auberge Espagnole, avide de voyages et multiculturelle.
C’est cette façon de visiter New York et rencontrer ses habitants, qui fait « passer la pilule » d’un film parfois un peu laborieux et qui laisse une impression de scénario un peu brouillon. Les choses s’accélèrent en troisième partie pour retrouver finalement le joyeux désordre de la vie de Xavier et l’impression d’entrer enfin dans le vif du sujet. La faute à un film sans doute trop long et qui perd, du coup, un peu de la fraîcheur qui faisait la marque de fabrique de la saga.
Casse-Tête Chinois est donc le digne successeur des deux films précédents, même s’il est sans doute le moins bon. On retrouve avec plaisir nos quatre personnages, à la manière d’une série ou d’un feuilleton, étalé sur plusieurs saisons. Un film qui sonne donc plus comme une étape que comme la conclusion annoncée. Si Romain Duris ne cache pas son envie de faire un quatrième film, en sera-t-il de même pour Klapisch ? On espère malgré tout que oui…
Synopsis
Xavier a maintenant 40 ans. On le retrouve avec Wendy, Isabelle et Martine quinze ans après L’Auberge Espagnole et dix ans après Les Poupées russes. La vie de Xavier ne s’est pas forcément rangée et tout semble même devenir de plus en plus compliqué. Désormais père de deux enfants, son virus du voyage l’entraîne cette fois à New York, au beau milieu de Chinatown. Dans un joyeux bordel, Xavier u cherche sa place en tant que fils, en tant que père… en tant qu’homme en fait ! Séparation. Famille recomposée. Homoparentalité. Immigration. Travail clandestin. Mondialisation. La vie de Xavier tient résolument du casse-tête chinois ! Cette vie à l’instar de New York et de l’époque actuelle, à défaut d’être cohérente et calme vient en tout cas nourrir sa plume d’écrivain…
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