Blood Ties (2013)
Review Overview
Note
7Guillaume Canet revisite outre atlantique, l’histoire des frères Papet, dans Blood Ties, remake du film de Jacques Maillot, Les Liens du Sang. Le résultat est un film assez classique, mais émouvant et toujours juste.
Présenté à Cannes en Sélection Officielle, Blood Ties est le fruit d’une symbiose artistique entre le point de vue avisé de James Gray et l’expérience de Guillaume Canet dans le film de Jacques Maillot. La fascination de ce dernier pour les films des années 70, français ou américains (Cassavetes, Sautet…), font de ce film un hommage évident à ses inspirations directes. La photo d’abord, image granuleuse et tons pastel, la reconstitution de décors vintage et usés, ainsi qu’une bande son soignée, sont autant de fenêtres ouvertes sur les seventies.
Certains argueront que ce ne sont que des artifices sensés cacher un scénario basique. Cependant, cette histoire de famille assez classique, se suffit non seulement à elle-même mais se trouve magnifiée par un casting parfait et une mise en scène juste. Lent mais jamais long, sensible mais jamais mièvre, Blood Ties est avant tout une histoire pleine d’amour et de haine entre ces deux frères que tout oppose. Ce n’est pas un coup d’essai pour James Gray, co-scénariste du film et qui réalisa précédemment La Nuit nous appartient, qui mettait également en scène une relation fraternelle compliquée. On constate ici une alchimie évidente entre Clive Owen et Billy Crudup, plus évidente qu’entre Wahlberg et Phoenix à l’époque. Mention spéciale pour Billy Crudup, plutôt rare au cinéma et qui incarne à la perfection ce rôle complexe de petit frère, fils et flic intègre.
Un casting globalement parfait de bout en bout avec un léger bémol pour le jeu de Clive Owen, qui semble se complaire un peu trop dans les rôles de brutes épaisses au grand cœur. Le retour de James Caan sur grand écran marque, quant à lui, la volonté de Canet d’inclure dans ce film intimiste, une figure mythique du cinéma des années 70. Le résultat est là, Caan, dans le rôle de ce père de famille vieillissant, illumine le film à chacune de ces scènes, aussi rares soient-elles. Des rôles féminins, on retiendra la performance de Marion Cotillard, tantôt mère délaissée, tantôt maquerelle camée, toujours en quête de reconnaissance et d’amour.
En définitive, Blood Ties est un film américain « à la française » où l’ambiance et les relations complexes entre les personnages prévalent sur l’action. La part belle est donnée au jeu des acteurs et le résultat est un film touchant et une belle histoire de famille.
Synopsis
New York, 1974. Chris, la cinquantaine, est libéré pour bonne conduite après plusieurs années de prison pour un règlement de compte meurtrier. Devant la prison, Frank, son jeune frère, un flic prometteur, est là, à contrecœur. Ce ne sont pas seulement des choix de « carrières » qui ont séparé Chris et Frank, mais bien des choix de vies et une rivalité depuis l’enfance. Leur père Léon, qui les a élevés seul, a toujours eu pour Chris une préférence affichée, malgré les casses, la prison… Pourtant, Frank espère que son frère a changé et veut lui donner sa chance : il le loge, lui trouve un travail, l’aide à renouer avec ses enfants et son ex-femme, Monica. Malgré ces tentatives, Chris est vite rattrapé par son passé et replonge. Pour Frank, c’est la dernière des trahisons, il ne fera plus rien pour Chris. Mais c’est déjà trop tard et le destin des deux frères restera lié à jamais.
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