9 Mois Ferme (2013)
Review Overview
Note
8Albert Dupontel accouche de son cinquième « bébé », sans doute son meilleur film, offre un rôle sur mesure à Sandrine Kiberlain et nous livre un film désopilant. En ce qui me concerne, il n’y a aucun doute, s’il n’y a qu’un film français à voir cette année, c’est le dernier Dupontel.
Il y a tout d’abord un point commun à tous les films d’Albert Dupontel : lui-même, devant et derrière la caméra. En plus de camper son héros « pour être au plus près de ses acteurs », il réalise, sans concession et avec une liberté totale, une comédie à l’humour déjanté et trash. Il prends pour habitude de détourner un thème qui peut sembler austère et strict, ici la justice et un criminel accusé sans doute à tort, pour en faire une fable, une farce grand-guignolesque avec la classe et le panache qui lui sont propre. A chacun de ses films, il incarne un personnage toujours en quête de justice qu’elle soit divine, sociale ou personnelle. Dans 9 mois ferme, Bob Nolan se révélera un être sensible au grand cœur, à l’image même que l’on se fait de Dupontel.
Ce dernier opus apporte une dimension supplémentaire, un équilibre entre humour et tendresse. Sandrine Kiberlain n’y est sans doute pas étrangère. Son air mutin et strict vient apporter une certaine sobriété tout en fraîcheur, et possède les moments les plus désopilants du film. Il est rare d’offrir un tel rôle à une actrice française et l’on se réjoui de la voir sur le devant de la scène incarner avec naturel un rôle comique. Il apparaît alors évident que Sandrine et Albert devaient se retrouver un jour. Car c’est au travers de ce duo, Kiberlain/Dupontel, que réside l’identité même du film. Ces deux-là délivrent une prestation de haut niveau et on se délecte de les voir se lancer la réplique.
Des idées et trouvailles comiques sont habilement parsemées dans le film. Dupontel nous présente quelques pépites hilarantes et clins d’œil plus que savoureux. Viennent participer à la fête des « petites » guests-stars (Jan Kounen, Gaspar Noé, Jean Dujardin ou encore Terry Gilliam, chacun dans des apparitions taillées sur mesure) et des hommages appuyés ou non à de grands réalisateurs (Kubrick et son fœtus spatial).
Cet humour noir et décalé fait du bien, cette liberté de ton auto-proclamée par son auteur se place à la hauteur des films anglo-saxons du genre et cela fait vraiment plaisir de trouver encore de telles réussites sur nos écrans. Il paraîtrait en plus qu’Albert réfléchis à un projet avec l’acteur « muet » du cinéma français. On a hâte de voir la suite.
Synopsis
Ariane Felder, juge et femme célibataire de 40 ans à l’avenir prometteur tombe enceinte « par accident », sans même s’en souvenir. Quand elle recherche la paternité de l’enfant qu’elle porte, elle découvre qu’il s’agit de Bob Nolan, un petit criminel accusé de globophagie (mangeur d’yeux).
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