Rush (2013)
Review Overview
Note
4Le talent de Ron Howard n’étant plus à prouver (en ce qui me concerne en tout cas), c’est avec une certaine confiance que je suis partie m’enivrer d’effluves de gasoil. Mais l’ivresse ne fut pas au rendez-vous.
Film de Formule 1 ou histoire humaine ? Un peu des deux avec beaucoup de pas grand-chose au milieu. Ron Howard a toujours été une machine à succès, que ce soit avec Un Homme d’Exception ou Apollo 13, ou même par Ed TV, le cinéma de Howard est empreint d’émotion et de jolis moments à vous tirer quelques larmes. Alors, où-es donc passé cette émotion Ron ? Alors que le thème offrait l’opportunité d’un film tendu et nerveux, Rush livre une mise en scène plate et une histoire des plus basiques : l’opposition des deux personnages principaux à grands renforts de testostérone, filles en chaleur et foule en délire, twist dramatique à mi-parcours et conclusion philosophique en forme de réconciliation. Tout ça sur fond d’une esthétique lourde et pompeuse, façon seventies granuleuses versus filtres Instagram.
Côté mise en scène, l’enchaînement des événements est attendu et sans surprise. La première heure à rallonge, n’apporte rien au récit et on ne sait pas non plus vers où Ron nous emmène : on rentre directement dans le récit sans apporter aucun historique aux personnages. Difficile de s’attacher à eux sans un minimum de « background » (si on omet les monologues respectifs de l’un et de l’autre). Concernant les personnages, ils se révèlent creux et fortement antipathiques : Lauda, froid, distant et sans expression, même dans le drame, et Hunt, son opposé total, grand gamin arrogant et tout en excès. Deux personnages aux antipodes et aussi caricatural l’un que l’autre. Au-delà des personnages eux-mêmes, les acteurs semblent fournir le minimum syndical, ainsi que leurs homologues féminins, qui ne sont là qu’en tant que faire-valoir, en toute superficialité.
Passé une première heure très longue et ce flot de défauts, la deuxième heure, plus axée course automobile, compétition et rémission de l’un des protagonistes, gagne en profondeur et en tension. Une dernière course joliment mise en scène et au suspens bien maîtrisé redore le blason de mon bien aimé Ron.
Rush balance donc entre film de course automobile et histoire humaine sans jamais vraiment choisir son camp. Le manque de profondeur et d’émotion gâche une histoire qui aurait pu être une jolie fable sur le sport, la morale et la compétition.
Synopsis
RUSH retrace le passionnant et haletant combat entre deux des plus grands rivaux que l’histoire de la Formule 1 ait jamais connus, celui de James Hunt et Niki Lauda concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari. Issu de la haute bourgeoisie, charismatique et beau garçon, tout oppose le play-boy anglais James Hunt à Niki Lauda, son adversaire autrichien, réservé et méthodique. RUSH suit la vie frénétique de ces deux pilotes, sur les circuits et en dehors, et retrace la rivalité depuis leurs tout débuts.
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