White House Down (2013)
Review Overview
Note
7Après avoir détruit la Maison Blanche 3 fois déjà, Roland Emmerich, pape du film catastrophe, revient une nouvelle fois pour chercher des noises à la demoiselle.
Voyez-vous, je suis de celles qui n’ont pas honte d’avoir aimé 2012, ni d’avoir adoré Le Jour d’Après, ni encore d’avoir vu Independence Day un nombre incalculable de fois. Roland Emmerich (au même titre que Michael Bay) est l’ambassadeur d’un genre qui fait son fond de commerce et qui ne fait jamais dans la dentelle. Vous allez voir du Emmerich en sachant d’avance ce que vous y trouverez : c’est bourrin, il n’y a pas beaucoup de finesse et on en prend plein la vue. Avec White House Down, Roland Emmerich signe le fameux « plaisir coupable » de l’été. Malgré ça, le résultat est objectivement un film bien en dessous de ce que nous avions l’habitude de voir.
En effet, Emmerich se repose ici beaucoup sur ses acquis et les mécanismes qui ont fait son succès, et les accumule dans un film trop long et pourtant au goût de trop peu. Quand certains détruisent des villes entières, lui reste bloqué sur les symboles et le patriotisme, des éléments inhérents aux films d’actions des années 90. C’est en cela que le film paraît sorti tout droit de la série Die Hard, tant la similarité avec Une Journée en Enfer y est troublante : Channing Tatum, habillé d’un Marcel blanc, et son acolyte noir Jamie Foxx (un tantinet trop jeune pour donner au rôle toute sa crédibilité) rappelle évidemment le duo Willis/Jackson. Outre des problèmes de scénario évident (tout ceci est toujours un peu trop facile…) le film souffre de la comparaison inévitable avec La Chute de la Maison Blanche, sorti il y a quelques mois, et avec lequel il partage de fortes similarités.
Cependant, le style d’Emmerich est ici encore plus assumé que d’habitude (et certainement à ses dépends) : de grosses ficelles et quelques vides dans le scénario mais une mise en scène soignée, une maîtrise des scènes d’action indéniables et un second degré qui fonctionne très bien. Le patriotisme extrême qui caractérisait Le Jour d’Après et surtout Independence Day est beaucoup moins marqué et l’ennemi ne vient pour une fois pas du Moyen Orient. En cela, les dernières minutes du film, qui viennent clore une intrigue jusque là assez basique, auraient méritées plus de développement et l’on en ressort assez frustré. A noter les performances de James Woods et du toujours-très-beau-et-très-doué Jason Clarke, qui restent assez neutres dans les rôles des grands méchants, du moins pour un film de Roland Emmerich…
White House Down est un pop-corn movie sympathique malgré un aspect « réchauffé » évident. Un Emmerich mineur qui laisse un peu sur sa faim mais qui prouve quand même que Monsieur est toujours là, et qu’il maîtrise son sujet.
Synopsis :
Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu’il lui apprendra la nouvelle, il l’emmène visiter la Maison-Blanche. C’est à ce moment qu’un groupe paramilitaire lourdement armé attaque le bâtiment. Alors que le gouvernement américain sombre dans le chaos, Cale va tenter de sauver sa fille, le président, et le pays tout entier…
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Le fait que le film soit moins grandiloquent que ses prédécesseurs par le fait que les 3 derniers films d’Emmerich qui n’ont pas rencontré le succès commercial et critique espéré (10.000 BC, Anonymous, et 2012).
Ces échecs répétés ont probablement échaudés les apporteurs de fond et les distributeurs.
Sur le film lui-même, il est vrai que la comparaison avec Piège de Cristal et Une journée en Enfer, qui n’est pas vraiment à l’avantage de White House Down, tant on sors de l’hommage pour tomber dans la plagiat, et tant Tatum, malgré ses muscles, n’arrive pas atteindre le charisme et la présence d’un Willis.
Là où Emmerich déçoit, c’est lorsqu’il tombe dans l’autocitation. Quand l’homme qui a donné Independence day et le film à l’origine de la saga Stagate en vient à faire des références explicites et sans subtilité à ses propres films, cela devient vraiment navrant.
Pour autant, la mise en scène est dynamique, les scènes d’actions sont nombreuses et surtout lisibles.
Le scénario est certes un peu mince et sans surprise, mais cela est un principe, s’agissant des blockbusters en général et des films d’Emmerich des 10 dernières années (avec peut être un tempérament pour Anonymous).
Le film est donc plaisant mais mineur. Il vaut le coup sur grand écran, mais il sera vite oublié au profit de productions, certes plus anciennes mais plu.
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*mais plus durables.
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