Elysium (2013)
Review Overview
Note
5Où District 9 intégrait de manière intelligente la science-fiction à un contexte sociopolitique bien réel, Elysium se contente d’une dystopie manichéenne aux personnages caricaturaux et au scénario attendu.
Dans un futur pas si lointain, la Terre est devenue une vaste poubelle, où subsistent quelques irréductibles gaul… humains, pendant que la plus riche partie de la population se dore la pilule sur Elysium, sorte de station spatiale paradisiaque. La Terre entière est devenue en l’espace de quelques années, un dépotoir géant, rongé par la maladie, la pollution et la surpopulation. Le film s’ouvre donc sur ce constat effrayant (et pas si impossible) et ces paysages de tiers monde à perte de vue. La mise en place, quoique un peu lente, à le mérite d’exposer bien le problème et faire un état des lieux assez complet : la représentation de la fracture nord-sud, les navettes clandestines vers Elysium au péril de la vie des réfugiés, les politiques d’immigration sans pitié, la répression policière, les conditions de vie et de travail des terriens qui ne sont plus considérés comme des humains à part entière. La preuve en est, que seuls les habitants d’Elysium sont désormais appelés « Citoyens ». L’élite.
Tout est informatisé et déshumanisé, dans un système qui repose encore et toujours sur le profit et où les patrons dépendent d’autres patrons dans un cercle vicieux sans fin. Le profit, le pouvoir, la richesse, la pauvreté, la maladie. Partant de ce constat, le film aurait pu explorer davantage ces deux univers opposés, sans pour autant tomber dans la caricature du Bien et du Mal. Et pourtant.
En effet, passé les premières vingt minutes du film, le propos de départ s’enlise dans une série d’incohérences et un gros manque de fond et de détails. Le fonctionnement de la station Elysium est trouble et on ne comprend jamais vraiment quel est le système monétaire, politique et même technique qui relie les deux sociétés, ce qui aurait pu être traité dans un prologue un peu plus fourni.
La direction artistique est certes, assez appliquée (même si tout ressemble trait pour trait à District 9), mais les scènes de bastons filmées avec les pieds donnent vite la migraine, les nombreux ralentis inutiles et la multiplication des flashbacks mélos n’arrangent rien. Les personnages sont caricaturaux au maximum, à croire que Neill Blomkamp a préféré tout miser sur son sujet et son univers plutôt que sur ses protagonistes : les méchants sont très méchants, et les gentils, très gentils. Matt Damon, héros torturé faussement dur à cuire, est toujours aussi inexpressif. Il vole au secours de l’inévitable demoiselle en détresse, qui cette fois-ci est en outre affublée d’une petite fille mourante (mais étonnamment assez bien portante…) pour bien en rajouter une dose dans le pathos. Et c’était sans compter sur une charmante histoire de suricate et d’hippopotame dont je me retiendrais de vous spoiler la fin arc-en-ciel. Jodie Foster et William Fichtner, dont les rôles sont au moins les plus intéressants, sont quand à eux complètement laissés pour compte.
Du point de vue scénaristique, là aussi, les invraisemblances se multiplient jusqu’à un final hautement improbable et beaucoup trop utopique, qui fait régresser l’intrigue à la case départ. Et maintenant ?
Elysium est un bon divertissement d’été, si on se retient de gratter un peu le vernis pour analyser ce qui se trouve derrière, c’est-à-dire, pas grand-chose.
Critique écrite avec la participation de La Filmosaure.
Synopsis
En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses - s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.
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