Accréditation Festival de Cannes : Mode d’emploi
Il a un an, presque jour pour jour, cachée dans les herbes hautes tel un vélociraptor en chasse, j’épiais les tweets de mes confrères embarqués dans l’aventure cannoise. Nul besoin d’un arsenal de veille pour cela : dès le premier jour, Cannes dégouline des flux de nos réseaux sociaux. Envieuse, je me suis promis qu’en 2013, je ferais partie de cette masse bourdonnante, en n’y croyant qu’à moitié, tant les obstacles étaient nombreux : obtention de la précieuse accréditation presse pour un blog aussi jeune, épargne drastique des congés pour réserver les 10 jours nécessaires à la couverture du festival, sans compter les galères de logement propres à cette période.
Maintenant, j’aimerais aider, à ma petite échelle de dino-fourmi, ceux qui souhaitent se lancer l’an prochain et peut-être montrer qu’une accréditation pour Cannes n’est pas une question de “chance” – parce que c’est une chose qu’on lit bien trop souvent, et que non, ça ne tombe pas tout rôti dans la mâchoire du T-Rex telle une chèvre de Jurassic Park. J’ai vu beaucoup de gens se lamenter de ne pas couvrir le festival – mais qui n’avaient même pas fait la demande d’accréditation.
Voici donc mon humble expérience qui, je l’espère, vous fournira quelques indices pour obtenir une accréditation et vous motivera à vous lancer.
Phase 1 : oublie ta vie
Un an auparavant donc, avec cet objectif en tête, j’ai sacrifié avec application mes jours de congé sur l’autel du rêve cannois. Mon rythme de publication, en revanche, s’est accéléré, et je me suis imposé la rigueur que je négligeais un peu lors des mois précédents : deux à trois articles par semaine, voire plus, avec deux heures de travail minimum sur chaque critique. J’ai travaillé mon référencement avec acharnement et j’ai entamé la mission “listings” afin d’avoir plus d’opportunités d’écrire sur des films en avant-première. En parallèle, j’ai tenté de combler une partie de mes lacunes cinématographique en visionnant des classiques et en évitant de revoir les œuvres que j’avais déjà vues.
En bref, ma vie sociale s’est presque réduite aux projections presse et blogueurs, tandis que le soir, en guise de repos, je me nourrissais d’encore quelque chose de nouveau tout en écrivant une critique sur ce que j’avais visionné la veille. J’ai recommencé à lire (dans le métro surtout) afin de prendre de la hauteur et remettre mon écriture en question.
Phase 2 : écris comme un forcené
Ma première demande d’accréditation pour un festival (Paris International Fantastic Film Festival 2012) s’est soldée par un échec. Du coup, j’ai demandé à la dame du service presse les raisons de ce refus afin de m’améliorer. Elle prend gentiment le temps de me répondre : vous n’avez pas assez d’expérience dans la couverture de festivals et n’avez même pas d’espace réservé à cela sur votre blog. Fair enough. Du coup, j’ai compté mes économies du moment et décidé de couvrir la moitié du festival en payant les places. Ce faisant, j’avais en tête un objectif intermédiaire : deux mois plus tard, je sautais partout, ma toute première accréditation dans les mains, pour aller découvrir un autre festival du Film Fantastique : Gérardmer.
Je ne peux non plus omettre d’évoquer les rédacteurs du site. Parce que trop de film tue le film et que je m’épuisais à la tâche, j’ai choisi en janvier dernier de m’entourer de Gibet, Anne-Swan puis Myck qui ont, eux aussi, apporté leur pierre à l’édifice. J’espère pouvoir écrire l’an prochain que l’un d’entre eux se chargera de la couverture du Festival de Cannes !
Phase 3 : passe à l’attaque
Dès l’ouverture des demandes d’accréditations pour le Festival de Cannes, j’ai envoyé ma candidature. Un peu trop enthousiaste peut-être, mais je voulais profiter d’une période à laquelle les services de presse n’ont pas encore été submergés de profils à départager. J’ai travaillé ma lettre de motivation comme on s’applique avant de postuler au job de ses rêves. “Vous – moi – nous”.
En quoi le Festival de Cannes t’est indispensable à ce moment précis de ta vie et de ton écriture, en quoi ton support peut être utile au Festival de Cannes, et ce que vous accomplirez ensemble. Statistiques du site à jour, accomplissements, festivals passés. Positionnement de ton site, en quoi il se distingue de la masse, et en quoi il constitue un investissement intelligent pour le service de presse car il est voué à grandir encore. Blablabla mais pas bullshit. Et pour finir, trois exemples d’articles. Pour ma part, j’ai opté de leur présenter Les bêtes du sud sauvage, mon préféré de l’année 2012 mais également Caméra d’Or au précédent Festival de Cannes. Puis, Paradis : Amour, assez décalé et loin de la hype qu’ont provoqué certains films en compétition l’an dernier. Et enfin, une journée-type de couverture du Festival de Gérardmer. En gros, leur montrer que tu vas kiffer ta grosse race ET leur rendre service avec professionnalisme.
Puis je me suis psychologiquement préparée à des semaines d’attente dans l’angoisse d’un refus.
Le lendemain, je recevais une réponse positive.
Phase 4 : I have no fucking idea
Le reste demeure une inconnue. C’est avec un site relooké et une hystérie de dingue hiiii pardon je beaucoup d’enthousiasme que je vous raconterai ce que j’y découvre. J’en attends un peu de galère, beaucoup de fun, énormément de fatigue, et des rencontres inoubliables. Une belle aventure humaine, avec mes deux acolytes et colocataires Cliff’ et Le Canap’, mais également les copains qu’on retrouvera sur place, et toutes ces personnes fantastiques que je ne connais pas encore. En dépit de tout ce que je viens d’écrire, j’ai conscience que couvrir le Festival de Cannes est une chance inouïe, et que rien n’est acquis.
Pour finir, vous pourrez suivre le Festival sans vous noyer dans la masse grâce à ces quelques liens :
- Le live Twitter/Instagram : j’utiliserai l’officiel #Cannes2013 mais également #Cannosaure2013, dédié au flux des aventures Cannoises de Filmosaure.com.
- L’essentiel : vous retrouverez sur ce blog et notre page Facebook le journal quotidien de notre expérience à Cannes ainsi que les critiques des films visionnés.
- Ze vidéo : parce qu’avec Cliff’ et le Canap’ on ne rigole pas mais un peu quand même, vous retrouverez nos aventures quotidiennes en vidéo. A suivre…
- Ze vidéo des copains : parce qu’ils sont pro et sympa (et qu’on va tous taper l’incruste dans leur émission), retrouvez Après la Séance à Cannes.
A mardi !
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Profite bien du festival !
Hâte de lire tes critiques, scoops et aventures ! 😉 -
Merci pour ton article ! C’est vraiment intéressant, je ne pensais pas qu’il fallait tant galèrer pour y arriver …
En tout cas bonne continuation sur la croisette !
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Merci merci pour cet article !
Je suis en train d’expérimenter et de renforcer moi aussi sur mon blog (mais cette fois il s’agit de musique) et je tente de demander des accréditations. Croisons les doigts !
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