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Filmosaure | August 1, 2016

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2 Comments

Effets secondaires (2013)

Stéphanie Valibouse

Review Overview

Note
7

Appétissant

Sortie (France) : 3 avril 2013

Aventurier, Steven Soderbergh s’essaie à de nombreux genres �� travers une filmographie très hétéroclite depuis le succès Cannois de Sexe, mensonges et vidéo en 1989. Fidèle à ses habitudes, il change encore de direction, et son thriller Effets Secondaires tranche avec l’exubérance attachante de Magic Mike.

Soderbergh cultive une atmosphère clinique pour cette analyse féroce du marché médicamenteux, et en particulier des antidépresseurs dont le prescripteur est ironiquement tout autant le médecin que son patient, comme ces amies si promptes à conseiller telle marque car ça “leur a fait beaucoup de bien”. Une des forces du film est d’ailleurs son regard authentique sur la dépression, ce que peu d’oeuvres s’autorisent à faire en dehors des clichés.

A une époque surmédicamentée où notre méfiance des grandes corporations pharmaceutiques est reléguée au rang de spéculations et théories conspirationnistes, cette petite série B arrive à point pour piquer notre paranoïa au vif. Qui n’a jamais lu sans un frisson la liste d’atroces effets secondaires liés à un médicament prescrit sur ordonnance ? L’on se dit que ça n’arrive jamais, et qu’une petite nausée ou migraine est gérable. Qu’arrive-t-il lorsque l’akathisie, le somnambulisme ou pire s’en mêlent ?

effets secondaires jude law

Surprenant et captivant dès sa première demi-heure, Effets secondaires devient franchement déroutant par la suite, alors que nous réalisons que Soderbergh nous a offert un film plus intelligent que ce à quoi nous nous attendions – et ce à quoi nous sommes malheureusement habitués. Si certains rebonds s’avèrent prévisibles – disons, pas plus d’un quart d’heure à l’avance – Effets secondaires divertit comme les bons vieux Hitchcock dont il s’inspire pour tisser sa trame signée Scott Z. Burn (Contagion, The informant !). L’ensemble s’étire en prévisibilité sur la fin mais est parvenu à déjouer la menace de linéarité grâce à ses flashbacks qui nous baladent juste quand il le faut. A l’instar des personnages, nous sommes manipulés en permanence.

Brillants de simplicité, Rooney Mara et Jude Law se partagent la part du lion. Ce dernier, seul véritable héros du film, incarne sans hésitation ce médecin aux allures de détective de film noir, partagé entre déontologie, culpabilité et les faux-semblants au sein desquels il évolue. Mais ce serait sous-estimer Catherine Zeta-Jones que de penser qu’elle demeurerait en reste. Channing Tatum se retrouve quelque peu éclipsé pour les besoins du scénario mais son personnage tragique en impose même lors de ses absences.

effets secondaires rooney mara

Effets secondaires est un thriller sexy et efficace qui se joue de nous comme il se joue de l’éthique. Il paraît que c’est le dernier film du réalisateur avant une retraite de peintre bien méritée. Enfin, avant le prochain : Behind the candelabra, un petit biopic télévisuel avec Matt Damon et Michael Douglas. Inépuisable Soderbergh dont on reprendrait bien une petite dose.

Synopsis

Jon Banks est un psychiatre ambitieux. Quand une jeune femme, Emilie, le consulte pour dépression, il lui prescrit un nouveau médicament. Lorsque la police trouve Emilie couverte de sang, un couteau à la main, le cadavre de son mari à ses pieds, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé, la réputation du docteur Banks est compromise…

Comments

  1. Je partage ton avis de manière générale, même si je trouve que la multiplication des rebondissements dans la dernière partie fait perdre de son punch au film.

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