Du vent dans mes mollets (2012)
Ma note : 8/10
Du vent dans mes mollets est le deuxième long-métrage de Carine Tardieu qui, après La tête de Maman, traite une fois de plus un univers qui semble lui être cher : l’enfance et la parentalité. C’est une adaptation cinématographique de la bande dessinée et du roman éponyme de Raphaële Moussafir, un univers qui se décline notamment dans le générique du film. L’auteure restera impliquée dans la production de bout en bout.
SYNOPSIS
Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d’amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu’au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie.
LE PETIT BOUT D’ENFANCE QUI TE RAPPELLE LA TIENNE
Tu as eu une enfance, tu te reconnaîtras donc forcément dans au moins une de ces affirmations :
- Ce prof qui t’accusait de bavardage alors que c’était ton voisin.
- Tes parents toujours en retard pour venir te chercher à l’école.
- Tes parents qui t’aimaient tellement que tu étouffais.
- Ta mère toujours inquiète.
- Tes parents qui pensaient (à tort) que tu ne comprenais pas tout ce qu’ils disaient.
- Tes parents qui pourtant avaient des raisonnements et attitudes parfois incompréhensibles pour toi.
- Cette copine. LA super copine. Tu te rappelles, quand vous faisiez des sketchs débiles devant toute la famille ?
Du vent dans mes mollets est un petit concentré de bonheur et de liberté qui nous fait retomber en enfance tout en apaisant nos inquiétudes d’adulte. Qu’il se situe dans les années 80 (un choix motivé par l’aversion envers la technologie de la part de la réalisatrice) est un élément supplémentaire faisant replonger en enfance nombre d’entre nous. Il respire l’insouciance… tout en gardant les pieds sur terre. Je ne lui mets que 8 car la fin, bien que belle, est trop désarmante à mon goût. Et oui, le titre est complètement débile. Mais qu’est ce qu’on rit !
Enfin une production qui sort du lot face à toutes les horreurs caricaturales, dénuées d’humour et d’intérêt, que l’on se farcit régulièrement dans le paysage cinématographique familial français (Le Petit Nicolas et autres Ducobu). Enfin un film doté d’un minimum de finesse qui ne prend pas ses spectateurs pour des cons. Ici, Agnès Jaoui est absolument remarquable et joue à la perfection cette mère inquiète sans tomber dans la caricature, face à un Denis Podalydès émouvant et réservé. Isabelle Carré y est également magnifique (on a envie de tomber amoureux d’elle). Les deux petites sont pleines de fraîcheur, surtout la petite Anna Lemarchand qui nous fait rire à chacune de ses apparitions. Sans oublier une Isabella Rossellini absolument improbable et apaisante.
En fait, tous ont leurs qualités et leurs défauts, mais tous demeurent humain, ce qui fait que l’on s’attache à chacun d’entre eux, sans exception. Un film sans prétention ni grande pompe, très naturel et plein d’humour qui redonne de l’espoir sur plein de choses du quotidien. Enfin presque.
-
Vu lundi dernier en avant première et en compagnie de Carine Tardieu. Ce film m’a donné la pêche pour le reste de la semaine et bien plus. Tout y est méticuleux et travaillé. La bande son autant que les musiques additionnelles et les trouvailles visuelles font de ce film une vraie pépite ! C’est remarquable et ça fait du bien !
Comments