[REC]³ Génesis (2012)
Ma note : 5,5/10
[REC]³ se démarque complètement des deux premiers épisodes et se place sur le créneau de l’horreur comique. Paco Plaza gère la réalisation, seul cette fois-ci ; exit son acolyte Jaume Balaguero qui a priori prendra le relai sur un quatrième opus ([REC] Apocalypse). A bout de 15 minutes de film à peine, le found-footage si caractéristique du début de la saga est abandonné au profit d’une réalisation plus classique.
Synopsis
Le mariage de Kaldo et Clara est l’incarnation de la perfection, de la bonne humeur et d’une dégoulinante niaiserie. La fête bat son plein et les mariés commencent à avoir un petit coup dans le nez lorsque l’oncle de la famille titube, tombe lourdement du haut du balcon… et attaque sauvagement les invités. Les mariés sont séparés tandis que peu à peu, le cauchemar se répand et tous les convives se transforment en créatures assoiffées de sang.
Eh mec, t’as fait tomber ta caméra.
Avant de nous pencher sur [REC]³, parlons un peu du found-footage. Tu sais, quand le réalisateur nous prend pour des quiches mais pas vraiment mais un peu quand même en faisant genre de nous livrer un film amateur authentique, généralement relatant des évènements horrifiques. Cette technique est censée augmenter les frayeurs du spectateur, leur livrant une expérience hors du commun teintée d’une authenticité à vous glacer le sang (hum).
C’est donc un genre qui a vu le jour avec le très malsain, et pour le coup, très réussi Cannibal Holocaust (1980), ayant déclenché une polémique monstrueuse à son époque : les animaux massacrés étaient, pour le coup, véritablement tués devant la caméra, plaçant le film à la frontière du snuff-movie. En outre, le public, se retrouvant devant une inconnue avec ce type de réalisation, s’est réellement demandé si les évènements horribles se déroulant devant leurs yeux étaient réels (notamment, une jeune femme empalée sur un piquet). Il y a même eu un procès, tout ça, je te laisse en lire plus ici ou ici si ça t’intéresse (espèce de pervers).
Bref, tout un tas de joyeusetés qui ne réapparaîtront que sporadiquement jusqu’aux années 2000 (avec un passage ennuyeux à mourir remarqué du Blair Witch Project) et verront leur popularité exploser en 2007, avec la sortie, notamment, de Paranormal Activity, Diary of the Dead et [REC].
Ce dernier, espagnol et non américain comme les deux autres, a rencontré un succès impressionnant (dont notamment 3 prix au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2008). Pour ma part, je n’ai pas encore vu Diary of the Dead ; quant à Paranormal Activity, il m’a à peu près autant stimulée que The Blair Witch Project qui avait sérieusement aplati mon électroencéphalogramme (traduction : je me suis fait chier).
Pour tourner [REC], les réalisateurs se sont inspirés de la télé-réalité et des jeux vidéo afin de créer une expérience la plus immersive possible. D’autre part, ils ont alloué une grande part d’improvisation au tournage afin d’obtenir un résultat réaliste. Le buzz entourant le film a majoritairement provoqué par sa bande-annonce, assez novatrice à l’époque : aucune image du film, simplement les réactions des spectateurs sursautant et se cachant les yeux.
Et [REC]³ dans tout ça ?
Le problème principal de [REC]³? Ce n’est pas du [REC]. Ca n’aurait pas dû faire partie de la franchise et le fait qu’il ait été vendu comme tel nous fait un peu sentir comme des pigeons. On passe un moment sympa : du zombie, du gore, des situations farfelues impliquant une armure de St Georges, une épée, et une Bible, une tronçonneuse, quelques sourires ; mais ce n’est pas à la hauteur de nos espérances.
Rien à voir, en fait. Le réal a donc voulu trancher (huhu) avec les deux premiers opus en livrant une comédie horrifique déjantée. Le found-footage, utilisé pertinemment au début du film, est abandonné (avec une transition assez bien gérée de caméra tombant sur le sol).
Les comédies d’horreur, si ça ne te dit rien, est un genre déployant florilège d’humour noir, le tout destiné à nous faire rire grassement en poussant généralement à outrance les effets de gore. Les comédie d’horreur les plus connue de notre “génération” restent peut-être le fameux Braindead de Peter Jackson et le tout aussi culte Evil Dead de Sam Raimi. D’autres mentionneront Shaun of the Dead, et, plus récemment, on a vu se distinguer Black Sheep, Jennifer’s Body, Zombieland ou le complètement débile Lesbian Vampire Killers, mais c’est un genre qui survient déjà vers les années 20 !
Seulement voilà. Lorsque l’on suit les pas de Peter Jackson et Sam Raimi, c’est difficile de se faire une place et même si l’on passe souvent un bon moment, nombre de films qui s’y frottent… s’y piquent. Et une fois de plus, [REC]³ Génesis n’est pas mauvais, même s’il est un peu édulcoré pour une comédie d’horreur et que l’acteur principal a à peu près autant de jeu qu’un bulot paraplégique (ou que Kristen Stewart). Mention spéciale à la petite actrice principale qui est bien gracieuse et charmante, le tout avec caractère.
Seulement voilà.
Ce n’est pas du [REC].
Nous sommes déception.
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Déjà, mes excuses par avance, je propose des comics RageBuilder dans la rubrique quiz de mon site… Not Copyright ? 😉
Conquis par ton article mais j’aimerais voir du found footage sur des comédies romantique, là y’a un coup à jouer ! 😛
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je vais le voir, juste par curiosité. Effectivement, d’après ce que j’ai lu et entendu, le film ne devrait pas faire partie de la franchise Rec si il romp avec ses codes.
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