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Filmosaure | August 11, 2016

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Le temps de cerveau disponible (2010)

Le temps de cerveau disponible (2010)
Stéphanie Valibouse

Ma note : 8/10

Selon Freud, il existe deux sortes de pulsions : les pulsions de vie (sexuelles) et les pulsions de mort (car l’être humain est toujours attiré vers une certaine forme de violence). Toute forme de société a toujours disposé d’une manière de contrôler ces pulsions.

A l’inverse, “Le temps de cerveau disponible” (reprenant la célèbre phrase de Patrick Le Lay, ancien directeur de TF1) est un documentaire de France 2 qui démontre de manière simple et illustrée comment, suite à la privatisation des chaînes de télévision sous Mitterrand, le petit écran s’est peu à peu agrémenté d’émissions prônant l’assouvissement de ces pulsions.

Ces émissions nous plongent dans un état de disponibilité, à l’écoute des publicités passant entre chaque programme.

France Télévisions, qui a toujours refusé de diffuser ces programmes, relate en particulier la révolution de la télé- réalité et son importance économique pour TF1 et M6 ces 10 dernières années. Une des ruptures les plus importantes fut l’importation d’un programme venu tout droit de la BBC : Le Maillon Faible, le premier jeu d’élimination de l’Homme par l’Homme, où le dernier restant n’était pas le meilleur, mais le pire d’entre eux.

Puis, peu à peu, Endemol, société de production de l’émission britannique Big Brother, a cédé ses droits un peu partout en Europe et dans le monde, y compris en France, qui s’y est mise en 2001, suite à une crise des médias en bourse et une chute vertigineuse des titres TF1 et M6.

Dans ces émissions, où les participants sont mis dans des situations où sexe (couples éphémères, nudité) et violence (disputes, éliminations) se font leur quotidien. En outre, les sujets de prédilection sont la nourriture (qui est souvent une récompense comme dans Koh Lanta, ou même Loft Story), mais également, la mode, la beauté, qui sont des distractions bienvenues dans l’univers de candidats qui cherchent à combler leur oisiveté par la conversation et sont imprégnés de narcissisme. La publicité est ici un univers idyllique qui apporte la solution à tous ces problèmes, soulageant le téléspectateur (ou plutôt consommateur) des tensions apportées par ces émissions.

Un autre type de programme fait également son apparition, qui permet à la télévision d’assumer pleinement son rôle mercantile : la transformation de l’individu et la résolution de ses problèmes grâce à la société de consommation (Belle toute Nue, etc).

Ainsi, d’un service public et culturel, la télévision s’est transformée en machine mercantile, et le téléspectateur, en consommateur volontaire. Cette boîte de Pandore, une fois ouverte, n’a cessé de se répandre sur nos petits écrans, jusqu’à la violation de valeurs sacrées et universelles (respect des morts, respect de l’intimité, contrôle de la violence, solidarité, etc.), faisant de nous des êtres désolidarisés, désaffectés, habitués à ces spectacles et dont la notion de prise de distance est complètement abolie.

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