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Filmosaure | February 1, 2018

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4 Comments

Batman Begins (2005)

Batman Begins (2005)
Stéphanie Valibouse

Ma note : 7/10

Batman Begins marque le début d’une nouvelle saga Batman réalisée par Christopher Nolan, brisant les codes plus “comics” des précédents films et mettant en scène le héros dans une réalité bien plus sombre, plus tangible. Christian Bale est choisi pour incarner celui que l’on appellera également Le Chevalier Noir.

Le film détient à ce jour 16 nominations et 4 prix, dont “Meilleur Film Fantastique” aux Saturn Awards 2006.

SYNOPSIS

Le voyage initiatique et spirituel de Bruce Wayne qui, après avoir perdu ses parents à l’âge de 10 ans, reste hanté par sa culpabilité et le désir de se venger. De retour à Gotham City après avoir déserté de nombreuses années, il se retrouve confronté à une ville assoiffée de justice et en proie à de nombreux criminels.

GUERISSONS DE “BATMAN & ROBIN” MERCI

Lorsque Batman Begins est sorti en 2005, il nous a tirés d’une décennie de torpeur cauchemardesque découlant des deux derniers catastrophiques “Batman” de Joel Schumacher mis à l’honneur sur grand écran : Batman Forever (1995) et Batman & Robin (1997). Ce dernier, avec du Georges Clooney en Bruce Wayne et du Arnold Schwarzenegger en méchant kitsch au look de Schtroumpf congelé, achève de nous écoeurer de Batman à grand coup de cascades bouffonnes et de couleurs à faire vomir un arc-en-ciel.

Pourtant, Tim Burton n’avait pas trop mal commencé la saga avec ses deux premiers films en 1989 et 1991. Toujours un peu kitsch, certes (on y sent la patte de Burton), mais d’une manière assez bien gérée, les personnages évoluant au sein d’un univers assez sombre comme doit l’être Gotham. L’on se souvient de la prestation de Jack Nicholson en Joker, fort différente de celle de Heath Ledger vingt ans plus tard, mais tout de même remarquable.

Bref, pour ma part, j’avais vaguement regardé les 4 Batman, apprécié les deux premiers, détesté les deux suivants, et enterré tout cela aux oubliettes. Parmi de nombreux réalisateurs, Darren Aronofsky s’intéresse brièvement au projet d’un nouveau Batman à la sauce Franck Miller, puis laisse la main à Nolan (ce que je donnerais pour voir un Batman réalisé par Aronofsky). Nous avons par ailleurs échappé à un nouvel épisode made in Schumacher ou encore un Superman vs. Batman par David Fincher.

Puis sort Batman Begins, qui se démarque immédiatement de ses prédécesseurs et, n’y faisant aucune allusion, se dédouanant de tout lien scénaristique, marque clairement le départ d’une nouvelle saga, au style bien différent ; plus sombre, plus perfectionniste aussi. Le personnage de Bruce Wayne est central dans cet opus, unique véritable héros et auxquels les méchants font peu d’ombre, contrairement à dans The Dark Knight. Il y a pourtant du potentiel, entre Liam Neeson et l’Epouvantail de Cillian Murphy (un autre favori de Nolan, mais quel casting étrange).

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L’intégralité de cet opus est axé sur un thème central : la peur. Avec plus ou moins de rythme, l’histoire se déroule, non sans quelques accrocs ou passages brouillons (notamment le flashback du début lorsque Bruce est chez Ra’s Al Ghul), mais toujours le long de cet axe qui sert à marquer l’évolution de Batman. Sa peur des chauves-souris qui, enfant, provoquera indirectement la mort de ses parents. Son père, dont les derniers mots seront “Don’t be afraid”. Puis la manière dont il apprendra à combattre ses peurs lors de son passage initiatique chez Ra’s Al Ghul. Plus loin, il ne se contente plus de combattre sa peur mais il l’incarne, il devient ce qui l’effraie le plus. C’est ainsi qu’il s’installe dans la “batcave” pleine de chauves-souris et devient le Batman, incarnation même de la peur pour ses ennemis.

To conquer fear you must become fear.

La peur, également utilisée par Falcone pour contrôler la ville, et, enfin, un instrument employé par Crane ; ce poison terrifiant qui paralyse celui le respirant, visant éventuellement à détruire tout Gotham. Ah mais attends en plus le mec c’est l’EPOUVANTail… ça gère ! Il faut savoir que pendant toute une époque, le film était destiné à s’intituler Batman : The Frightening.

Un des points forts (et funs) du film par rapport à ses prédécesseurs est l’attirail extraordinaire dont Batman s’entoure.

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Adieu ceinture jaune et accessoires kitsch : Nolan choisit le réalisme, avec un costume et des armes inspirés de technologies issues de l’armée. Sans oublier la géniale et terrifiante Batmobile, véritable tank, complètement différente de ce qu’on avait vu auparavant… et supra cool.

Un dernier point sur lequel Batman Begins se distingue des précédents Batman est sa photographie, bien plus travaillée (y avait-il vraiment un travail dessus chez Schumacher ? bref.), qui lui vaudra une nomination à l’Oscar de la meilleure photographie en 2006. Il perdra, devancé par… Mémoires d’une Geisha. AH OUI QUAND MÊME LE LEVEL DE COMPETITION (encore une perle à voir absolument si ce n’est déjà fait).

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En termes de points négatifs, les fans de DC Comics ont probablement trouvé à redire sur cette adaptation très libre des origines de Batman, inspirée en partie de Batman : Year One (1989) et Batman : The Long Halloween (1996), deux comics de surcroît assez récents. Pour ma part, je ne les ai pas lus (bouuuuh) mais songe sérieusement à m’y mettre. Ce que je regrette, c’est le premier tiers du film qui, s’il lui confère de l’originalité, nous éloigne par la même occasion de l’univers de Gotham. Mais il permet de mettre en avant par contraste la noirceur de celle-ci (comparée à la pureté des montagnes du Tibet par exemple).

NOLAN, LE MEC IRRITANT QUI REUSSIT TOUT

Lorsqu’il réalise Batman Begins, Christopher Nolan s’est déjà illustré avec son deuxième long-métrage Memento, nominé à l’Oscar du meilleur scénario original grâce à une construction en flash-backs extrêmement maîtrisée (ma note : 7/10, mais il faut que je le revoie pour confirmer, il est probablement meilleur que ça). Entre temps, il a également réalisé Insomnia, remake de son homonyme norvégien featurant Al Pacino et Robin Williams, et également un succès (ma note : 9/10, un film sublime).

Il est donc déjà rodé et habitué à une réception plutôt positive de ses films (qui se poursuivra l’année suivante avec Le Prestige, dans lequel joue également Christian Bale – ma note : 8/10). Son sens du détail le pousse à livrer des films très finis, dotés d’une certaine perfection tant au niveau du scénario que de la photographie.

Le second véritable tournant de sa carrière après celui que représentait Memento, nous le connaissons : il s’agit de la sortie de The Dark Knight, suite de Batman Begins, effectuant des record d’entrées et remportant le fameux Oscar à titre posthume pour Heath Ledger dans le rôle du Joker (ma note : 10/10). Porté au rang de film culte, il est suivi 2 ans plus tard par Inception, également culte, et qui rafle au passage 4 Oscars (ma note : 10/10).

Je fais une moyenne de toutes mes notes sur ses films et je me fais peur, un peu.

VIENS ON CASTE PLEIN DE GENS BIEN

Résumons l’ampleur du casting de ce premier opus : Christian Bale, Michael Caine, Liam Neeson, Gary Oldman, Morgan Freeman, Cillian Murphy (…Katie Holmes). D’ACCORD.

Avant de caster Christian Bale, Nolan a hésité longuement et considéré entre autres Jake Gyllenhaal (graouw), Cillian Murphy (qui le marque tant qu’il est casté pour jouer le Dr Crane), David Boreanaz (plus jeune, carrément, mais il se fait pâteux depuis Buffy…) ou encore Joshua Jackson (désolée mais pour moi Joshua est gay et décoloré à la Sex Intentions). Sans oublier Ashton Kutcher (oh God no) ou Clint Eastwood dans la peau d’un Bruce Wayne canonique. On l’a échappée belle en fait. Les producteurs DOIVENT arrêter la drogue.

Plus jeune et à l’aspect plus délicat que les Batman que l’on a eu l’occasion de voir à l’écran jusque là, Christian Bale passe facilement pour un milliardaire blasé mais on l’imaginait moins facilement en Batman – surtout celui qu’il incarne : sombre, rocailleux, presque violent. C’est peut-être une force au final, car il en résulte deux personnages très antinomiques. D’ailleurs, Christian Bale serait devenu aphone 3 fois durant le tournage avec les “I’M BATMAN”…

Le personnage de Rachel Dawes a été quant à lui strictement inventé pour les besoins du film et n’existe pas dans les comics. Certains considèrent Katie Holmes comme une erreur de casting. Pour ma part, je ne la déteste pas, même si une autre actrice aurait peut-être fait preuve de plus de présence et “épicé” un peu le film qui ne se distingue pas malgré un casting sympathique. Ce que je regrette surtout, c’est cette non-continuité entre Batman Begins et The Dark Knight, qui a dû remplacer Katie Holmes par Maggie Gyllenhaal (pour cause de scientologie ou de grossesse ou whatever).

Michael Caine, l’homme distingué et empli d’empathie à l’accent sans défaut est absolument PARFAIT en Alfred. Que dire ? Rien de plus. On l’aime. “Mâster Wâyne” (tu as lu ça avec sa voix).

L’incarnation du Dr Crane / l’Epouvantail par Cillian Murphy est un des choix des plus étonnants de Christopher Nolan au cours de cette saga. Cet acteur au physique bien particulier, remarqué dans 28 jours plus tard, a d’apparence plus l’étoffe d’un héros ou d’un personnage ambigu que celle d’un véritable méchant psychopathe. Après des années, je ne sais toujours pas ce que j’en pense. Comme si le personnage était envoûtant, on souhaite qu’il ait un rôle positif… mais il est interdit de s’y attacher, tant il est fou à lier. Par la suite, Nolan a bien transformé Heath Ledger en Joker avec brio !

HEY au fait tu as reconnu le petit garçon vers 1:17:00 ? Ouiiii sa tête à claque te rappelle quelque chose… Nooon ? Allez, je te donne la réponse mais si t’as pas trouvé t’es pas un vrai

L’OMBRE ET LA LUMIERE

Nolan, t’es bien gentil de faire des bons films mais tu pourrais AU MOINS ne pas choisir mes deux compositeurs préférés. Si ? Tu veux vraiment Hans Zimmer et James Newton Howard, la collaboration sur laquelle je n’osais même pas fantasmer dans mes rêves les plus fous ? Bon, ça suffit hein.

Il en résulte une bande originale remarquable qui achève de conférer à ce début de saga son identité propre, sombre ou porteuse d’espoir selon les scènes, aux accords parfois oniriques, presque lancinants. Les pistes empruntent les noms d’espèces de chauves-souris, et cachent un petit secret lorsque l’on lit les premières lettres des pistes 4 à 9.

Dans cette dream team, les accords de Zimmer seront l’ombre de Batman et ceux d’Howard la lumière de Wayne, une configuration qui sera retrouvée dans The Dark Knight… de manière légèrement différente, puisque comme si titre l’indique, Wayne risque fort bien de s’effacer au profit de sa facette plus sombre.

Comments

  1. Moi j’ai bien aimé cette ambiance sombre, mais quand même mois glauque que dans un Batman-Burton par exemple. Grosse affection pour Michael Caine !

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